Début septembre, les travaux pour la création d’une piste cyclable séparée physiquement de la route, aussi appelée corridor vélo, ont débuté place du XX Aout. Cet aménagement était grandement nécessaire : il visait à créer une connexion entre les nouveaux quais et le centre ville, jusqu’alors impraticable pour les cyclistes.

Nous apprenons par la presse ce jour que ce corridor vélo, même pas encore inauguré, va déjà être réduit de moitié. A quatre jours des élections, c’est peu dire que la majorité PS CDH joue une partie endiablée de football panique. Après avoir pensé faire un joli « coup de com » en l’inaugurant la veille des élections, ils se sont pris un retour de flamme des automobilistes mécontents de l’augmentation des embouteillages causés par la réduction de leurs bandes de circulation. 

Nous ne remettons pas en cause la pertinence de cet aménagement, qui s’attaque à un des principaux points noirs des itinéraires cyclables du centre ville. Il a été conçu par les services de la ville en concertation avec le GRACQ et les experts en mobilité de la région wallonne (ce qui est assez rare pour être souligné!).

Mais quel est le problème alors ? Il a été réalisé à la va vite, sans étudier l’impact sur la mobilité à l’échelle du quartier. Aucune solution n’a été parallèlement mise en place pour limiter la congestion dans la zone, même les feux de signalisation n’ont pas été synchronisés ! Cette situation a pour conséquence de dresser les cyclistes et automobilistes les uns contre les autres. Les propos et comportements anti-cyclistes se multiplient. Résultat des courses, tout le monde est mécontent : les cyclistes, qui voient le collège revenir sur ses engagements en faveur d’une ville cyclable, et les automobilistes, irrités par les embouteillages en constante augmentation sans que rien ne soit fait pour y remédier.  

Pour Vert Ardent, c’est le résultat d’une absence de vision pour la mobilité pendant 30 ans.

Pourtant, des solutions existent. Liège est la 3ème ville la plus embouteillée de Belgique, et la situation ne fera qu’empirer si rien n’est mis en place (augmentation du parc automobile de 3% par an, idem pour le nombre de km parcourus). En réduisant les voitures de 10%, on réduit de 40% les embouteillages . C’est possible si des alternatives crédibles sont mises en place : parkings relais, transports en commun structurants et développement de la pratique du vélo.

Source photo : La Meuse

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