Arrivée des trottinettes électriques : Nous avons besoin de réglementer la micro-mobilité à Liège

Monsieur le Bourgmestre,

Monsieur l’Echevin en charge de la mobilité,

Lors du Conseil communal du 29 avril dernier, nous avons voté une charte concernant le cyclo-partage en libre-service. Tout en comprenant la nécessité d’une évaluation préalable à l’établissement d’un règlement adapté, nous avions dès lors pointé la nécessité de rapidement procéder via un règlement communal plus contraignant afin d’éviter que Liège ne connaisse les mêmes déboires que d’autres villes, notamment avec l’arrivée rapide et massive des trottinettes électriques partagées.

Depuis, celles-ci ont débarqué dans notre ville et l’on doit bien constater leur succès autant que les problèmes attendus qu’il engendre.

La micro-mobilité correspond assurément à un complément utile aux modes de transport existants. Mais la formule des trottinettes électriques en libre partage a des conséquences sociales (travail précaire) et environnementales (notamment la pollution liée aux batteries) trop ignorées.

En outre, on doit bien constater qu’à Liège comme dans d’autres grandes villes avant elle, un désordre certain règne dans leur mise en œuvre. Sans les interdire, nous estimons que le rôle des autorités publiques est donc d’en cadrer la nature et l’usage.

Un problème majeur est notamment le fait que ces véhicules sont abandonnés sur les trottoirs, devant des portes, devant des passages pour piéton, ou simplement en travers de trottoirs sur toute leur largeur. Ceci est évidemment en premier le reflet d’un fait majeur dans nos villes : la place démesurée laissée à la voiture par rapport aux modes doux.

Pour Liège, 85% de l’espace public est ainsi « consommé » par la voiture pour moins de 50% des déplacements. Les prochaines années, nous devons évidemment nous attaquer à ce fait de façon bien plus volontariste (agrandir les trottoirs, créer des pistes cyclables en site propre, généraliser les zones 30, etc.). Mais il convient d’agir plus rapidement si l’on ne veut pas que s’installe une « guerre » entre les divers modes de mobilité alternatifs à la voiture qui se développent déjà.

Face au problème lié à l’arrivée des trottinettes électriques partagées, la ville de Paris, que notre commune prend très souvent en exemple, vient de prendre deux décisions majeures :

  • Procéder à un appel d’offre afin de limiter le nombre d’opérateurs et de trottinettes autorisés. Cet appel d’offre comportera des clauses sociales et environnementales afin de lutter contre le travail précaire et l’«ubérisation de notre société».
  • Interdire la présence et le stationnement des trottinettes sur les trottoirs. Les trottinettes devront utiliser uniquement les places de stationnement sur la chaussée, qu’elles partageront avec les voitures et les motos.

Pour Vert Ardent, ce sont des mesures de bon sens. Concernant le stationnement, on pourrait éventuellement envisager des exceptions là où des espaces dédiés sont prévus (comme pour les vélos) et où les trottoirs sont suffisamment larges pour ne pas entraver la circulation des piétons.

Nous aimerions savoir si notre commune peut prendre ces deux mesures sans attendre, soit d’ici la rentrée de septembre 2019 ?

En vous remerciant par avance pour la réponse que ne manquerez pas d’apporter à ces deux questions,

Question écrite de Pierre EYBEN pour Vert Ardent

Facebooktwitter