Monsieur le Bourgmestre,
Madame l’Échevine en charge de l’État civil, de la Citoyenneté et du Commerce, Monsieur l’Échevin de la Culture, du Tourisme et de l’Interculturalité,
Je souhaiterais porter à votre connaissance la situation vécue actuellement par les écoles de danse privées actives sur le territoire de la Ville de Liège. Nous avons cette chance à Liège d’avoir des écoles de danse dirigées par des enseignants artistes talentueux et qui ont formé des générations de danseurs amateurs mais également semi voire professionnels. Ces écoles accueillent chaque année des milliers d’élèves et n’avaient pas le moindre souci financier avant la pandémie.
Malheureusement, la crise que nous traversons a mis à jour le fait que les écoles de danse privées passaient complètement en dessous du radar à tous les niveaux de pouvoir.
- Les différences de statuts d’indépendants ou d’ASBL ont considérablement complexifié leur tâche au moment de faire une demande d’aide de type économique.
- Certaines ne sont pas affiliées à une fédération sportive reconnue et n’ont pas droit aux aides qui ont pu être octroyées aux clubs sportifs.
- Même si leurs activités sont en lien avec l’enseignement de la danse, les protocoles culturel et de l’enseignement actuellement en vigueur ne mentionnent aucune information quant aux possibilités de reprise pour les écoles de danse privées, même si elles exercent des activités similaires à celles réalisées en académie de danse.
- Enfin bien que leurs activités revêtent également une dimension culturelle, puisque ces écoles forment de futurs danseurs, dont certains opèrent dans des spectacles de très grande qualité, comme ceux proposés par le Théâtre de Liège, dans le cadre du Festival les Hivernales de la danse, il n’existe pas de fédération d’écoles de danse privées reconnues à ce jour.
Alors que ces écoles de danses liégeoises se sont pliées aux règles sanitaires qui leur ont été imposées, qu’elles ont participé pour certaines à des « flash mobs » de soutien au personnel soignant lors de la première vague, elles sont complètement ignorées du fait de leur statut particulier aux frontières du commerce, du sport, de l’enseignement et la culture.
Si aucune aide d’aucune sorte, aucune reconnaissance ne peut leur être apportée, nous allons assister à des fermetures en cascade, empêchant une formation de qualité à la danse à Liège. Nous assisterons à une fuite des corps et une perte de talents. Pire encore, certains témoignages reçus nous font craindre que cette ignorance et cette non reconnaissance ne poussent certains dans une détresse encore plus grande.
La solution reste à inventer car il n’existe pour le moment aucune solution clé sur porte, ni aux problèmes financiers, ni aux problèmes liés aux protocoles dépendant de ministères différents.
Pour le volet de soutien financier local, des pistes pourraient être recherchées au niveau d’une possible assimilation de ces écoles de danse à des clubs sportifs et ainsi venir secourir des structures fragilisées. Peut-être existe-t-il d’autres dispositifs que je ne connais pas.
Je me tiens à votre entière disposition pour réfléchir avec vous à une solution pour ces structures laissées à l’abandon.
Déjà merci pour la bonne suite que vous accepterez de donner à cette problématique.
Bien cordialement,
Eléna Chane-Alune pour le groupe Vert Ardent
Lettre ouverte du 8 février 2021