Considérant le rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau publié le 22 mars 2021, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau ;
Considérant le Code de l’eau de la Région Wallonne ;
Considérant le « Plan PLUIES » (Prévention et Lutte contre les Inondations et leurs Effets sur les Sinistrés) de la Région Wallonne, et la nécessité d’y ajouter des mesures supplémentaires ;
Considérant les objectifs du Plan Communal de Développement de la Nature de la Ville de Liège ;
Considérant l’adhésion de la Ville de Liège à la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie, stipulant la responsabilité de la Ville à « construire des territoires plus durables, plus attractifs, plus vivables, plus résilients et plus économes en énergie » ;
Considérant qu’historiquement, d’une façon générale, la captation des eaux usées et de pluie se réalisait dans un réseau unitaire et, que depuis l’adoption du Code de l’eau en Région wallonne, la Ville de Liège adapte sa stratégie de gestion des eaux ;
Considérant que le fait d’intégrer les eaux de pluie aux eaux usées entraîne un surcoût pour la collectivité en termes d’épuration ;
Considérant que, lors d’épisodes pluvieux intenses, certains tronçons d’égouts se trouvent saturés ;
Considérant que les facteurs humains sont déterminants dans la captation de l’eau pluviale (urbanisation, aménagement de zones tampons, dimensionnement des réseaux d’évacuation d’eaux pluviales…) ;
Considérant que la Ville de Liège est la 3e commune la plus artificialisée de Wallonie, que la superficie artificialisée atteint 54,8 % du territoire et que cette artificialisation est toujours en hausse actuellement (chiffres Statwal) ;
Considérant que l’artificialisation est un facteur d’imperméabilisation des sols, de risques d’inondations ;
Considérant l’impératif d’anticiper et de diminuer les vulnérabilités du territoire urbain face au dérèglement climatique ;
Considérant parmi ces vulnérabilités, l’augmentation très nette de l’intensité moyenne des précipitations et de la fréquence des pluies importantes, ainsi qu’une hausse du risque d’inondations ;
Considérant les épisodes d’inondations récents que la Ville a connu, dont ceux de juin 2018 et de juillet 2021, que le Bourgmestre et le Collège avaient déclaré « calamité publique » ;
Considérant que la gestion durable de l’eau pluviale est une opportunité de renforcer les maillages verts et bleus ;
Considérant que la gestion durable de l’eau pluviale, en particulier des jardins de pluie, influe positivement sur la biodiversité ;
Considérant que la gestion durable de l’eau pluviale, en particulier les jardins de pluie, influe positivement sur la fraîcheur des villes et sur le phénomène des îlots de chaleur ;
La Ville de Liège ADOPTE la Charte visant à généraliser la gestion durable des eaux pluviales dans l’aménagement des espaces publics
Suite du dispositif
Charte visant à généraliser la gestion durable des eaux pluviales dans l’aménagement des espaces publics
Art. 1 Lors de travaux de réalisation, d’aménagement ou de réfection d’une voirie communale ou d’un espace public plus spacieux (place, parc…), le Collège ou, le cas échéant, toute autre personne morale de droit public à l’initiative de ces travaux, intègre des dispositifs durables et alternatifs de gestion de l’eau.
Art. 2 La Ville de Liège se rend disponible pour élaborer un diagnostic global, interdisciplinaire et participatif sur les besoins en gestion des eaux pluviales dans les différents bassins hydrauliques qui concernent le territoire liégeois.
Art. 3 Lors des aménagements, les études préalables y afférents priorisent :
– les dispositifs minimisant les surfaces imperméables
– les dispositifs soustrayant définitivement les eaux pluviales au ruissellement
– les dispositifs de temporisation.
L’infiltration est donc favorisée lorsque les conditions le permettent. La (re)connexion à une eau de surface (étang, rivière) et/ou à un maillage pluie est privilégiée.
La présence d’eau et de dispositifs de temporisation pouvant apparaître inhabituelle en milieu urbain, l’aménagement paysager sera pensé pour faciliter l’adhésion citoyenne (qualité de l’aménagement, panneaux d’information ou d’éducation à la nature…).
Art. 4 L’obligation d’évaluer, lors des aménagements, la possibilité d’y intégrer des dispositifs de gestion durable de l’eau et, le cas échéant, de les intégrer est effective dès la programmation des travaux. La Ville s’engage à libérer de l’espace public pour ce faire. Si de tels aménagements ne sont pas réalisables, ceci est signalé.
Art. 5 Les services communaux en charge de l’entretien des espaces publics procèdent à l’entretien de ces dispositifs.
Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent
Charte des eaux de pluie, version validée par l’Échevin en charge