A l’attention de Christine Defraigne,
Madame l’Echevine,
Ce matin, Monsieur Benoit Weber, huissier de justice, accompagné des forces de l’ordre « aux fins d’assistance et d’identification éventuelle des occupants » s’est rendu sur le site de la Chartreuse actuellement occupé par des militants écologistes afin d’y empêcher la construction de nouveaux logements. Il y a apposé une « signification et commandement de migrer ». Ce document intime aux occupants de quitter les lieux sous peine d’expulsion avec concours de la force publique d’ici huit jours. Le tout est assorti d’amendes salées.
Parallèlement, la société Matexi a également entrepris une action au pénal pour « diffamation et incitation à la haine » à l’encontre d’un représentant du collectif Un Air de Chartreuse, celui-là même que notre Conseil communal avait entendu à l’occasion d’une interpellation citoyenne il y a de cela quelques semaines. Selon nos informations, la même démarche a été également entreprise à l’encontre d’un autre citoyen opposé à un autre projet de la société en Région liégeoise.
Il est important pour notre ville d’avoir des relations cordiales avec les sociétés qui investissent sur son territoire. Mais il est également essentiel de pouvoir dénoncer des pratiques d’intimidation à l’encontre de citoyens et d’associations qui souhaitent légitimement faire valoir leurs droits. Comme société privée, Matexi a pour objectif d’assurer la rentabilité la meilleure de ses investissements. Comme élus, nous avons à nous soucier du bien commun et de la défense des intérêts des habitants de notre ville.
La façon dont évolue la situation est très éloignée de la conciliation annoncée par Monsieur le Bourgmestre, conciliation qu’il a malheureusement considérée comme peu prioritaire. Même si la majorité (qui a notamment voté les ouvertures de voiries nécessaires) est favorable au projet immobilier de Matexi, des milliers de Liégeois s’y opposent et sont mobilisés pour protéger ce site sur lequel la nature a largement repris ses droits. Comme élus, il est de notre devoir d’entendre leur message. Il est aussi notre devoir d’éviter d’en arriver à un affrontement physique sur la zone actuellement occupée.
- Pourriez-vous nous préciser ce que le Collège compte faire pour tenter d’apaiser la situation ?
- Une entrevue RAPIDE avec les collectifs mobilisés pour la défense de ce site est-elle envisageable ?
- Pourriez-vous nous confirmer que conformément à votre engagement, il n’y aura pas de recours aux forces de l’ordre pour déloger les militants écologistes qui se trouvent sur le site ?
En vous remerciant.
Pierre Eyben et Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent
Communiqué de presse du 29 juin 2022