Madame l’Échevine,
Récemment, une cliente d’un établissement horeca liégeois s’est fait réprimander par le gérant parce qu’elle était en train d’allaiter son enfant. Cet événement, qui intervient justement à quelques jours de la semaine mondiale de l’allaitement maternel début octobre, illustre bien non seulement le manque de considération de certaines personnes à l’égard de l’allaitement, mais aussi la nécessité pour les pouvoirs publics de soutenir les femmes qui font ce choix. La Ville de Liège doit être une ville où les familles et enfants sont les bienvenus, quel que soit leur âge, leur mode d’alimentation ou leur situation.
À l’heure actuelle, l’espace public n’est pas toujours adapté à l’allaitement : manque d’infrastructures, inconnue, imprévisibilité, regards ou remarques déplacés, etc. Certaines mères allaitantes se contraignent de ce fait à réduire leur allaitement voire à l’arrêter complètement, soit à rester chez elles. Il ne s’agit alors malheureusement plus d’un choix mais d’une contrainte, alors même que l’OMS et les professionnels de la santé s’accordent sur l’importance d’un allaitement d’au moins six mois quand c’est possible et souhaité et que les chiffres wallons montrent que nous en sommes loin.
Dans cette idée, les villes de Courtrai et Bruxelles ont toutes deux mené une campagne en partenariat avec Elvie, une marque de femtech, pour mettre à disposition un banc d’allaitement qui comprenait également un espace de change des bébés. Ces villes et d’autres mettent également en avant un label (« Breast Places ») permettant aux établissements de l’horeca d’indiquer que les femmes allaitantes y seront toujours bien accueillies. La ville de Lyon a été jusqu’à installer une infrastructure permanente à l’issue d’un concours destiné à des étudiants. Ces infrastructures permettent de faire d’une pierre deux coups : elles facilitent la vie des mères allaitantes et attirent l’attention du public sur le sujet tout en le normalisant.
Dans ce contexte, voici nos demandes :
- La Ville pourrait-elle envisager d’installer des infrastructures du type banc d’allaitement et de change ?
- Dans l’intervalle, pourrait-elle mettre en place des structures temporaires comme celle proposée par la marque Elvie ?
- La Ville pourrait-elle mettre en avant le label existant permettant aux établissements de l’horeca d’indiquer que les femmes allaitantes y seront toujours bien accueillies ?
Merci pour vos réponses,
Laura Goffart et Véronique Dembour pour le groupe Vert Ardent
Interpellation pour le conseil communal du 26 septembre 2022
