Monsieur le Bourgmestre,

On le voit, on l’entend, les Liégeois·es aiment s’exprimer, débattre.

Liège est une ville vivante, et un des moyens d’expression est l’art urbain. Nous l’avons vu avec le drapeau palestinien recouvrant les marches de Bueren. A Liège, la solidarité internationale s’exprime de manière vive et entière. En démocratie, préférons toujours cela à l’indifférence. Toute la question est celle de l’équilibre avec le respect de l’espace public et privé, et la préservation du patrimoine. Dès lors, plutôt que d’en faire un tabou, débattons de manière sereine, chers collègues : où et quand peuvent prendre forme des expressions artistiques et publiques ?

Actuellement, nous reprochons souvent aux débats de se jouer sur les réseaux sociaux dans le clash et la polarisation. Mais de tout temps, les murs de notre ville, notre perron lui-même, ont été des lieux pour diffuser des messages, et c’est une richesse en démocratie. Pourtant, quand le débat arrive sur les murs de notre ville, il est souvent vite effacé. Outre l’exemple du drapeau palestinien, nous nous rappelons la répression vis-à-vis des collages de soutien aux femmes victimes de violences sur la Caserne Fonck, qui avait pourtant donné son autorisation à l’artiste. L’expression publique est vitale pour une ville, elle permet de réfléchir ensemble, mais aussi parfois d’embellir la ville. Dézoomons de ce qui se passe à Liège : en Europe, les mouvements sociaux sont de plus en plus criminalisés. La Belgique elle-même a été en proie à de vifs débats concernant l’accès aux manifestations. Il nous semble important de les soutenir et de les permettre quand elles sont respectueuses, qu’elles ne diffusent pas d’incitation à la haine,  de racisme et de sexisme.

Les Liégeois·es aiment ardemment leur ville, ils ont envie de l’embellir, de l’améliorer, de faire passer des messages. Nous devons aussi permettre des moments de rencontre.

Nos questions sont donc  les suivantes :

  • Quelle politique vis-à-vis des arts urbains et expressions spontanées comme le graff et le collage ?
  • La ville pourrait-elle soutenir et proposer un coin des orateurs à l’image du projet qui rencontre un grand succès à Hyde Park à Londres ?
  • Cet espace pourrait-il permettre l’expression artistique libre dans le respect de la loi  des citoyen·nes pour embellir la ville?
  • A cet égard, pouvons-nous convenir d’une tolérance sur les messages qui respectent la loi ?

Merci d’avance pour vos réponses,

Eléna Chane-Alune, Laura Goffart et Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent

Interpellation soumise au conseil communal du lundi 25 mars 2024

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