Monsieur le Bourgmestre, 

En 24 heures, le numérique représente aujourd’hui : 281 milliards de mails envoyés, 1,4 milliard de connexions sur les réseaux sociaux, 3,45 millions de smartphones achetés, ou encore près d’un million de tonnes de CO2 émises rien que pour les vidéos en ligne. 

Selon l’ADEME, l’agence publique Française qui accompagne les acteurs de la société dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation des ressources, la consommation liée au numérique a été multipliée par trois en dix ans. Et sans une action résolue, elle pourrait l’être par cinq d’ici 2050. 

Concrètement, l’empreinte des activités numériques en termes d’émissions de gaz à effets de serre est sur une trajectoire croissante insoutenable. À l’échelle mondiale, le numérique représente plus de 4 % des émissions de gaz à effet de serre et 10 % de notre consommation électrique. 

Parce que derrière l’IA et les clouds des GAFAM, il y a d’immenses “datacenter” hyper-polluants. Parce que pour fabriquer un ordinateur de 2kg, il faut 600kg de matières premières, et que cela génère plus de 100kg de C02. Agir pour plus de sobriété numérique est un enjeu écologique et social majeur. 

Même si tout n’y est pas parfait, l’Université de Liège a décidé d’agir en signant dès 2022 la charte du numérique responsable et en créant un groupe de pilotage qui étudie la question, et propose des pistes d’action à la rectrice. 

Et concrètement, en quoi cela consiste-t-il ? D’abord réfléchir en termes d’utilité et de besoins réels. Oui ou non faut-il numériser un tel service ? Oui ou non est-ce un progrès ? 

Ensuite poser des actes concrets. Développer un cloud interne pour contourner celui des GAFAM. Acheter du matériel d’occasion. Garder les machines plus longtemps et les faire évoluer quand c’est nécessaire et non quand c’est la mode. Et bien évidemment faire le choix d’utiliser Linux et des logiciels libres par défaut ce qui nous permet plus de maîtrise et de sobriété. 

Monsieur le bourgmestre, pourriez-vous vous engager à créer un groupe de pilotage de la sobriété numérique pour Liège ? Et pourriez-vous vous engager à ce que notre ville se fixe des objectifs chiffrés en termes d’impact environnemental et social de ses outils numériques ? 

En vous remerciant, 

Pierre Eyben pour le groupe Vert Ardent

Interpellation soumise en vue du conseil communal du 30 juin 2025

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