Monsieur le Bourgmestre, 

Les budgets sont en train d’être votés à tous les niveaux de pouvoir, et soyons honnêtes, ils ressemblent à un repas de Noël qui laisse sur sa faim. Il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent pour les politiques sociales à Liège. 

Pour les politiques d’accès à l’alimentation en particulier, il ne reste même plus une miette. 

Le fédéral a ouvert le festin avec une diminution de 44% de l’aide à l’alimentaire, concernant les Resto du cœur. La Ministre NVA a retiré du menu ce qu’elle appelle les compétences “usurpées” et qui devraient, selon elle,  revenir aux Régions et aux communes, tout en oubliant que l’Etat fédéral crée aussi la pauvreté.

À Liège, les Restos du Cœur représentent des milliers de repas, mais aussi du lait maternisé pour les bébés. Et ces coupes arrivent alors que notre ville affiche un risque de pauvreté élevé puisqu’il concerne près d’un·e Liégeois·e sur quatre. Parmi ces personnes, il y a des enfants. Près de 10% d’entre eux sautent un repas chaque jour dans notre pays. 

Nous avions une politique qui garantissait l’accès à un repas chaud à l’école ; or, la Fédération Wallonie-Bruxelles vient à son tour de raboter ce subside, laissant potentiellement des milliers d’enfants le ventre vide. Les écoles disposeront de moins d’argent, à répartir entre plus d’élèves : même pas 50 centimes par enfant.

La Région, elle non plus, ne semble pas considérer l’alimentation comme une priorité : elle réduit les moyens du restaurant social d’Amon Nos Hôtes. Lors du dernier conseil, c’est également Thermos qui sollicitait votre aide pour maintenir leur restaurant social ouvert.

Ces nouvelles sont dramatiques. Manger est un besoin vital et il est aujourd’hui mis en danger à Liège pour un nombre croissant de personnes. C’est inacceptable à notre époque. 

Certes, les responsabilités sont multiples, mais la Ville ne peut pas rester spectatrice alors que votre majorité promet des relais aux autres niveaux de pouvoir. Elle doit anticiper les conséquences de ces décisions, agir pour éviter que des enfants et des familles se retrouvent en situation de danger alimentaire et coordonner avant que la situation ne devienne irréversible.

Mes questions sont donc les suivantes : 

  • La Ville dispose-t-elle aujourd’hui d’un état des lieux précis du nombre de personnes — adultes et enfants — qui risquent de perdre l’accès à un repas quotidien suite à ces différentes mesures ?
  • Quels engagements concrets la Ville est-elle prête à prendre pour empêcher que des centaines de familles doivent sauter un repas ?
  • Comment la Ville évaluera-t-elle l’impact des mesures qu’elle compte mettre en place pour éviter qu’un nombre croissant de personnes passent une journée sans manger ?

Interpellation soumise en vue du conseil communal du 15 décembre 2025

Laura Goffart et Silvana Zilli pour le groupe Vert Ardent

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