En réponse à notre courrier du 23 mars, le Collège communal vient d’annoncer ce jour la réquisition d’une halle de la FIL afin d’y installer 30 places avec tente large, lit, table, chaise, éclairage, cabine WC individuelle, ainsi qu’un accès à des douches individuelles. Nous avons réclamé une solution « en dur » depuis le début de la crise et tenons à saluer une décision qui va dans le bon sens. Au contraire d’autres communes de la périphérie, la Ville de Liège ne reste pas sans agir.
Toutefois, le maintien du camp de tentes ne nous satisfait pas en terme de dignité humaine, mais aussi de réponse sanitaire. Cette décision soulève plusieurs interrogations :
- Pourquoi réserver cet hébergement confiné à seulement 30 personnes « suspectées de maladie » quand la ville compte environs 10 fois plus de sans abri ?
- D’autres grandes villes comme Charleroi, Mons ou Bruxelles ont fait le choix d’un hébergement individuel en confinement pour la majorité des sans abri sur leur territoire. Sur quelle base les personnes pouvant accéder à ce lieu seront-elles choisies ? En l’absence de tests, la question sera centrale.
- Une surveillance du lieu sera-t-elle assurée ainsi que cela était le cas dans l’abri de nuit ?
- Le lieu sera-t-il fermé et gardé la nuit ?
- Le confinement sera-t-il assuré, et donc les repas servis spécifiquement pour ce lieu ?
Vert Ardent s’est rendu à deux reprises sur le site du Parc Astrid qui en abrite un nombre important, afin de discuter avec le personnel et les bénévoles mais également avec les occupants. Nous avons noté plusieurs dysfonctionnements qui doivent être résolus au plus vite et nous souhaitons :
- À défaut de loger ces personnes dans une halle ou dans un hôtel, il faut améliorer la qualité du logement, soit via des chalets comme nous l’avons proposé avec Vert Ardent, soit en installant des planchers sous les tentes pour préserver les occupants du froid.
- Augmenter le nombre de douches (une seule est actuellement disponible pour 60 personnes) et améliorer le point d’eau de meilleure qualité (un seul à rue actuellement).
- Permettre une connexion à l’électricité afin que les occupants puissent recharger leur gsm, souvent le seul lien avec leurs familles.
- Dispenser une information à destination des occupants sur la maladie et les bonnes pratiques pour éviter sa contagion.
- Diminuer les risques de contamination (respect de distances entre les tentes et lors des distributions de nourriture, désinfection plus régulière des sanitaires, mise à disposition de gants et de masques).
- Assurer une présence la nuit (police ou agents publics) pour rendre le lieu plus sûr, notamment pour les femmes.
Nous sommes conscients que cela nécessite des moyens supplémentaires. Liège étant « Ville hospitalière », nous pensons qu’ils doivent être débloqués. Mais d’autres communes limitrophes et la Province doivent également être mieux au rendez-vous de la solidarité.
Le groupe Vert Ardent
> Télécharger la lettre <
Communiqué de presse du 1er Avril 2020
