Monsieur le Bourgmestre, Madame l’Échevine,

Tout le monde doit bien être logé. On ne cesse de le répéter et il est nécessaire d’agir. Parmi les publics mal logés, nous retrouvons les jeunes. Notamment les jeunes qui sont passés par le Service d’Aide à la Jeunesse. Certains d’entre eux sont encore mineurs. En effet, il est possible pour un·e jeune de 16 à 18 ans d’être encadré·e par un SAJ pour une mise en autonomie.

Ces jeunes ont connu des situations familiales complexes et doivent disposer d’un maximum de chances de s’en sortir. L’un des piliers pour ces mises en autonomie, outre l’accompagnement, c’est le logement. Il est important d’ailleurs de rappeler qu’une personne sur 4 sans domicile est passée par le SAJ dans sa jeunesse. Il est nécessaire de rompre ce cercle vicieux. Pour ce faire, il est important de continuer à soutenir le secteur de la jeunesse et mettre les moyens pour permettre à ces jeunes de grandir.

Hélas, les témoignages des travailleurs sociaux ne vont pas dans le bon sens : difficulté à trouver des logements à prix abordables, inquiétude des propriétaires, difficultés à constituer une garantie locative ou impossibilité d’accéder à la garantie locative car le jeune est mineur.

Nous devons élargir l’offre de logements accessibles. En complément, il est essentiel de sensibiliser à ces réalités les propriétaires-bailleurs et les agents immobiliers qui discriminent parfois même de manière inconsciente. Tout en leur rappelant aussi les droits et devoirs des locataires mais aussi de lutter contre les stéréotypes et préjugés. Ces tests de sensibilisation et juridiques ont déjà fait leurs preuves à Gand où ils ont fait diminuer les discriminations au premier contact. Nous insistons encore une fois sur un contact et une formation pour pallier ces discriminations au logement. On ne peut pas refuser une personne selon la source de ses revenus ou ses origines. Les villes de Namur et de Charleroi ont dernièrement aussi avancé sur le sujet.

Voici donc nos questions :

  • Existe-il un protocole d’accord entre le CPAS et les services d’aide à la jeunesse pour prêter la garantie locative aux mineurs nécessitant une mise en autonomie ? Si oui, comment est-elle appliquée ? Si pas, pourriez-vous, en collaboration avec le CPAS, prévoir une exception afin de leur permettre de bénéficier de la garantie locative proposée par le CPAS ?
  • Pouvez-vous prévoir un courrier, en lien avec les recommandations d’UNIA, pour sensibiliser les propriétaires et agents immobiliers aux discriminations au logement notamment au cas des jeunes en autonomie et ainsi enfin avancer sur notre motion votée en 2019 ?
  • La Ville de Liège a-t-elle déjà réfléchi à la mise en œuvre, via un règlement de police, d’un registre central des bailleurs privés qui permettrait une prise de contact facilitée pour ce genre de courrier et une politique de logement proactive ?

D’avance merci pour vos réponses,

Laura Goffart et Pierre Eyben pour le groupe Vert Ardent

Interpellation soumise au conseil communal du 22 avril 2024

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