Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Echevins,

A Anderlecht comme à Liège, des meurtres et tentatives de meurtre lié à la violence des narcotrafics ont lieu en pleine rue. C’est une insécurité inacceptable !

Sont souvent évoquées en Conseil communal la surveillance de l’espace public et la lutte contre le deal de rue par la police locale ou l’intervention du PAB en cas de faits de violence. Un enjeu capital de la lutte contre les narcotrafics, c’est de renforcer les moyens des services d’enquête. Car il s’agit d’affaiblir durablement les narcotrafics et de les démanteler, ainsi que d’éviter la “saturation” de l’action policière et judiciaire liée au nombre de “petites mains” impliquées dans le narcotrafic. On sait d’ailleurs que ces petites mains sont interchangeables rapidement, et que l’action policière et judiciaire ressemble alors à écoper le Titanic à la petite cuillère sans que le naufrage ne soit évité.

Bref, il s’agit d’avoir des moyens suffisants et de les affecter aux meilleurs endroits. Aujourd’hui, les services d’enquête témoignent régulièrement de besoins que les décisions politiques ne rencontrent pas. Pour le dire simplement, l’augmentation des moyens doit être en adéquation avec d’une part l’augmentation du nombre de dossiers, et d’autre part, avec l’évolution des narcotrafics. En effet, les narcotrafics connaissent une véritable uberisation de leur fonctionnement depuis plusieurs années : vente en ligne, livraison à domicile, recours au dark net, aux crypto monnaies, etc. 

On a pu constater que quand les moyens donnés par les décideurs politiques sont restreints et éparpillés, certaines zones de police ne peuvent recruter que quelques agents isolés, qui ne sont pas en mesure, et c’est inévitable, de faire leur travail, de maîtriser l’ensemble des compétences ou des outils nécessaires et pire, sont même vulnérables par rapport aux trafiquants qu’ils sont censés neutraliser. Différentes affaires ont démontré que le recours à la menace ou à la corruption dite de “basse intensité” était facilité par l’isolement de fonctionnaires publics et à leur manque de protection. Il faut donc des brigades suffisamment en nombre d’agents et suffisamment équipées en compétences et matériel (informatique, numérique, crypto). Il s’agit également d’avoir des moyens de surveillance et de contrôle suffisants dans les ports et les aéroports.

Mr le Bourgmestre, la Ville de Liège n’a pas tous les leviers en main pour répondre à ces enjeux nationaux. Mais son positionnement et les priorités qu’elle portera seront importants dans l’élaboration des politiques drogues. Or la Déclaration de politique communale est assez lacunaire sur le sujet, si ce n’est sur la question des usages de drogues et le deal en rue. 

Dès lors, nos questions sont les suivantes : 

  • Vous avez rencontré le Ministre de l’Intérieur. Quelles priorités avez-vous évoquées?
  • Quelle intégration des enjeux mentionnés plus haut dans la politique de la Ville ?

Je vous remercie,

Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent

Interpellation soumise en vue du conseil communal du 24 février 2025

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