Ce mardi, Vert Ardent a voté contre la Déclaration de Politique communale du nouveau Collège liégeois. En cause : la mise sur pause très claire de la ville pendant les 6 prochaines années. “Un lecteur non averti serait tenté de se dire : “La Déclaration est très brève, il y a des intentions pas très concrètes, mais ça ne mange pas de pain, on verra dans les faits”. Ce serait une erreur. Car le plus significatif, dans cette DPC, ce sont ses silences”, a réagi la cheffe de groupe Caroline Saal. “Pas de nouveau projet urbain, pas de nouvelles rénovations d’ampleur, pas d’ambitions claires sur les drogues, des ambitions au rabais en politique sociale, et des promesses de campagne non tenues sur le commerce, sur la santé, le sport ou la vie dans les quartiers”. 

  • Aucun nouveau projet d’envergure : y aura-t-il seulement encore des investissements ?

Regardez les projets cités : Fontainebleau, Bavière, le parc Clajot ou le parc Palmolive… Les Liégeois les attendent depuis longtemps, c’est une simple poursuite de projets lancés et en retard”, commente-elle. Rien sur le futur de la place Cockerill et 20 août, l’aménagement des berges du fleuve, ou encore un nouvel espace vert en Outremeuse. L’analyse de Vert Ardent ? Il n’y a plus d’argent. Non seulement les financements régionaux tels que la Politique Intégrée de la Ville, sont menacés, mais il y a visiblement une incapacité à réunir des budgets d’investissement. “C’est très inquiétant quand on voit l’état de certains bâtiments scolaires ou les besoins d’adaptation climatique. Liège va-t-elle encore pouvoir avancer ?”

  • Abandon du Busway entre Ans et Chênée : une régression incompréhensible pour le transport public

Paradoxalement, alors que c’est un projet dont les financements sont assurés, la Ville fait marche arrière sur l’amélioration des bus entre Ans et Chênée, annonçant dans la DPC renoncer au busway1, qui avait pour objectif de déplacer facilement plus de 30 000 personnes en complément des bus actuels de la zone (12, 19, 29, 30, 33, 25, 75). A la place, le Collège s’engage à demander un bus standard en plus, et une étude pour une seconde ligne de tram. “Je ne comprends pas : la suppression des extensions vers Seraing et Herstal nous a démontré que ce n’était pas l’ambition de ce gouvernement. La Ville renonce à une amélioration tout de suite de sa mobilité, pour un hypothétique nouveau tram dans 15 ans… Qui paiera ? Les usagers des bus entassés comme des sardines, les automobilistes coincés dans les embouteillages, les habitants dont les rues allaient être flambant neuves

  • Drogues : des solutions cache-misère plutôt qu’attaquer les racines du narcotrafic

Certaines familles politiques entretiennent l’image qu’à Liège il y a beaucoup d’usagers de drogues en raison de la salle de consommation. En réalité, il y a beaucoup d’usagers de drogues, parce qu’il y a beaucoup de drogues à Liège. Comme dans toutes les villes avec des portes d’entrée, comme un aéroport et un port, ou avec des réseaux de production installés. Tant que le monde politique n’aborde pas cette question avec franchise, le politique mettra en œuvre des politiques cache-misère et rien ne va réellement changer”, tranche Caroline Saal. Pas de véritable proposition d’un plan « Opération Liège propre », contre le narcotrafic, la corruption et le blanchiment d’argent. La Ville concentre ses efforts sur les derniers maillons de la chaîne, sans rien dire du reste. “C’est comme mettre des seaux quand le toit fuit, plutôt que de le réparer”.

  • Silences sur les politiques sociales

Pas un mot sur la précarité énergétique, les aides aux familles comme les repas et soupes gratuites, le maintien ou non des garderies gratuites, de nouvelles places en crèches. Les enjeux de droit au logement sont également au régime. Aucun engagement sur la dotation communale au CPAS, contrairement à 2018, ou sur la stratégie face aux effets de la fin des allocations de chômage après deux ans. Pas un mot non plus sur la disparition de l’échevinat de l’interculturalité.

  • Commerces, mairies de quartier… : où sont les promesses de campagne ?

Vert Ardent a particulièrement été stupéfait de ne pas avoir retrouvé les promesses de campagne principales des partis de la majorité dans la Déclaration. “La réouverture des mairies de quartier n’est pas à l’ordre du jour. Pour le commerce, alors que la Ville a adopté un Schéma de Développement commercial il y a quelques mois, la Déclaration propose de… faire un plan. Les commerçants ont besoin d’actions, pas de tergiversations. La création d’un échevinat de la santé, tellement prôné pendant la campagne, n’est pas à l’ordre du jour. La Déclaration régresse même en termes de politique sportive, bien moins ambitieuse que celle de 2018”.

Et de conclure : “Liège, c’est comme un vélo. Quand elle ne pédale plus, quand elle n’avance plus, elle tombe. les Liégeois n’ont pas le temps de vivre dans une ville sur pause”.

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