Madame l’Échevine,

À Liège, les noms de femmes ne courent vraiment pas les rues. Sur les 6 projets présentés à la dernière sous-commission toponymie par exemple, seul un propose des noms de femmes. C’est à l’image des chiffres de Sudpresse et Le Soir : moins de 2% des voiries liégeoises ont été baptisées en l’honneur de femmes (soit 11 rues), contre plus d’un tiers en l’honneur d’hommes, le reste étant des noms neutres. Parmi ces 2% de noms de femmes figurent principalement des noms de saintes, princesses ou reines.

Les noms des rues sont à l’image de nos manuels d’histoire : les femmes y sont trop absentes et le passé colonialiste triomphe. Ce combat n’est pas neuf : il s’agit de se réapproprier l’espace public et l’histoire. C’est notre mémoire collective. L’espace public est politique, rien n’est choisi au hasard. Nous les femmes y sommes invisibilisées. Nous avons besoin des pouvoirs communaux pour reprendre la rue. Les femmes sportives, artistes, militantes, ne manquent pas.

Face à ces besoins de réappropriations et de lutte contre les inégalités, voici nos questions :

  • La Ville pourrait-elle s’engager à prévoir qu’au moins la moitié des nouvelles voiries soient baptisées en l’honneur de femmes, en gardant un œil sur la diversité de socio-culturelle de tous les noms choisis ?
  • La Ville pourrait-elle mener d’autres initiatives soutenues par une participation citoyenne, telle que celle de la commune d’Etterbeek par exemple, où plusieurs noms de rues ont été agrémentés de noms de femmes illustres pour sensibiliser sur la question ?

Merci d’avance pour vos réponses.

Laura Goffart, Véronique Dembour & Véronique Willemart pour le groupe Vert Ardent

Interpellation pour le conseil communal du 26 octobre 2020 (Liège)

 

Facebooktwitter