En 1896, la militante américaine pour les droits des femmes Susan Anthony disait à propos du vélo : « Je pense qu’il a fait plus pour l’émancipation des femmes que n’importe quelle chose au monde. Il donne aux femmes un sentiment de liberté et d’autonomie. Je me réjouis à chaque fois que je vois une femme sur un vélo, ce symbole d’une liberté sans entraves ».

Cela fait depuis 1860 que les femmes enfourchent des vélos, alors qu’on pensait à l’époque que cela pourrait être dangereux pour leur appareil reproducteur, la fertilité et la sexualité. Pourtant, aujourd’hui, elles ne représentent toujours que 36% des cyclistes, et ces chiffres plongent dans les classes sociales les plus précarisées. Les femmes à vélo sont trop souvent invisibles. On ne leur laisse pas prendre leur place et on ne fait pas grand chose pour leur permettre de la prendre tout en se sentant en sécurité.

Encore une fois, il s’agit de dénoncer un espace public où nous sommes trop nombreux.ses à ne pas avoir notre place. Un espace public excluant, trop souvent sexiste, raciste et conçu pour les hommes, surtout s’ils se déplacent en voiture. Les problèmes de genres se retrouvent partout, même dans la mobilité.

En 2019, Pro Vélo a mené une étude sur les raisons de cette disparité entre genres à Bruxelles. Ses résultats nous donnent des pistes pour améliorer l’accessibilité du vélo aux publics féminins.

Plusieurs problèmes se posent, différents selon qu’on soit cycliste ou non. Les femmes non cyclistes craignent l’insécurité routière et le manque d’aménagements, là où les femmes cyclistes pointent les chaînes de déplacement, le transport des enfants ou les distances. On le répète souvent, mais il est urgent de renforcer la cyclabilité de notre ville.

La crise du Covid est allée de pair avec l’explosion des déplacements en vélo, mais le vélo n’est pas à la portée de toutes les bourses. Il nous semble essentiel d’en faciliter l’accès et l’usage notamment aux femmes et ainsi de contribuer à leur émancipation, comme nous le démontre encore une fois la cyclo-parade organisée le 8 mars à Liège pour la journée de lutte pour les droits des femmes.

Face à ces besoins urgents, nos questions sont les suivantes :

  • Mettre à disposition des vélos prévus à la location aux publics précaires en consacrant une attention particulière aux femmes, à l’exemple du projet « Fietsleasing social » ?
  • D’offrir la formation de Pro Vélo pour prendre sa place dans le trafic en vélo aux femmes qui le désirent et aux jeunes filles dans les MJ ?
  • De sensibiliser et promouvoir la pratique et la légitimité du vélo en présentant une large variété de profils de cyclistes (âge, origine, genre), tout en rappelant que les vélos et les femmes ont bien leur place en ville aussi ?

Laura Goffart et Véronique Dembour pour le groupe Vert Ardent

Interpellation au Conseil Communal du 1er Mars 2021

 

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