J’interviens sur le point de la convention des Ardentes pour vous dire que le festival est dans exactement 10 jours et que le dimanche 7 juillet, comme c’est l’habitude se tiendra la conférence de presse du festival.

L’objet de notre intervention est la suivante :

Que se passera-t-i le dimanche 7 juillet lors de cette conférence de presse, que vont nous annoncer les organisateurs pour l’édition 2020 ?

Vert ardent avait anticipé cette question. En effet, ma collègue Eléna Chane-Alune et moi-même vous avions adressé un ensemble de questions concernant la potentielle construction d’un parc de 20 ha à Rocourt afin que les Ardentes puissent y implanter le festival.

Votre réponse avait été tout sauf précise alors que nos questions l’étaient : nos questions abordaient

  • Les incidences environnementales,
  • Les conséquences sur le logement,
  • Les solutions de parkings,
  • Les problèmes liés à la mobilité qui existent déjà dans ce quartier,
  • L’organisation d’une concertation avec les riverains,
  • Le financement des infrastructures,
  • L’intérêt pour la ville de Liège d’avoir un parc si grand en périphérie et un festival de hip hop sur site unique.

Vous aviez répondu à l’époque que les organisateurs allaient venir prochainement avec un dossier bien ficelé. Nous avons donc attendu.

Par chance, nous avons pu nous rendre à une réunion de présentation mardi dernier, réunion par ailleurs peu annoncée par les promoteurs du festival, même pour les riverains qui nous ont dit ne pas avoir reçu d’invitation dans leur boite aux lettres.

Et force est de constater que, du côté des organisateurs, le dossier ne semble pas aussi bien ficelé que cela. A chaque fois qu’ils devaient répondre aux questions des riverains fortement opposés au projet, ils renvoyaient la balle vers le partenaire ville (absent de cette réunion), notamment quand cela concernait la création du parc.

Ils ont même fait l’aveu d’être de doux rêveurs, amoureux de leur ville, qu’ils n’avaient pas de plan B (histoire de bien mettre la pression) mais qu’ils avaient besoin de la ville pour les aider à financer leurs rêves ! Á ce stade, nous avons envie de dire qu’ils ne sont pas les seuls à rêver.

Mais pourtant à eux seuls et pour leurs diverses activités sur le territoire de la ville de Liège, ils totalisent 38 000 euros de subsides direct et 174 000 se subsides indirects pour le projet Ardentes dont la convention passe aujourd’hui en conseil, sans compter les 20 000 euros pour le projet Reflektor.

Nous nous souvenons du mini-drame pour une potentielle intervention ville lors de la motion relative au wagon thermos, et ce dont nous nous souvenons, ce sont les nombreuses interventions de Madame Defraigne et de vous-même, concernant les finances de la ville, et notamment sa dette pension, qui pèsera sur l’ensemble des décisions que la ville devra prendre à l’avenir. Encore samedi, à la commission Police, vous nous invitiez à réfléchir à nos priorités. Je vous invite par cette intervention à en faire de même.

Nous savons que le financement de ce parc n’est pas à l’ordre du jour des nombreux travaux supervisés par l’échevin Léonard. Nous savons que le plan PEP’s visant à concrétiser un ambitieux réseau d’espaces publics verts et de qualité n’a pas identifié le quartier de Rocourt sud (où se situe le terrain visé) comme étant un quartier prioritaire pour la construction d’un espace vert compte tenu du nombre important de jardins privatifs existant dans la zone.

Si l’on en croit les organisateurs, l’implication financière de la ville devra être encore plus conséquente que celle octroyée actuellement.

Les organisateurs n’ont pas répondu aux questions des riverains sur ce qu’allait devenir cette zone hors période du festival (sécurité, clôture, parkings, organisations d’autres manifestations). Tout ce qu’on a appris (et cela s’est passé sous les sifflets du public présent), c’est que les organisateurs ont déjà signé un bail d’occupation auprès de la société wallonne du logement, qu’ils n’ont pas besoin de demander de permis, ni de faire la moindre enquête publique ou enquête commodo/incommodo.

La seule chose qui semble leur manquer : c’est l’autorisation de la ville pour l’organisation du festival en 2020 – parc ou pas parc d’ailleurs. Il y donc toutes les raisons de croire, au vu de l’état d’avancement du dossier, que la concertation citoyenne avec les riverains ne leur permettra pas de peser dans la décision finale. La concertation citoyenne sera alors vidée de toute substance.

Une réunion du comité de quartier en présence de Mme Defraigne aura normalement lieu demain. Il semble difficile pour les organisateurs et pour la ville de communiquer de manière transparente, comme par exemple, en organisant une commission générale, comme demandé par Vert ardent au mois d’avril, dans laquelle, nous, les mandataires politiques, aurions pu poser l’ensemble des questions relative à ce dossier, notamment le financement ville, la capacité financière des organisateurs. Le festival est un projet ambitieux mais la création d ‘un tel espace vert l’est tout autant.

Sachant que la construction d’un parc d’une telle ampleur semble plus qu’hypothétique pour juillet 2020, il est à craindre :

  1. Que le festival s’organisera sur ce terrain sans que d’autres alternatives, même hors Liège, n’aient été étudiées et sans que ce dossier ne soit considéré au niveau métropolitain.
  2. Qu’il n’y aura pas de parc en échange pour les riverains.

C’est ce qui s’apparente pour les riverains à de l’enfumage complet !

Alors, je vous repose la question : Quelle est la position de la ville sur ce dossier ? Que vont annoncer les organisateurs lors de la conférence de presse du dimanche 7 juillet ?

Une intervention de Guy Krettels et d’Elena Chane Alune pour Vert Ardent, lors du Conseil Communal de Liège, le 24 juin.

 

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