Monsieur le Bourgmestre,
Chacun·e doit pouvoir vivre en sécurité, quelles que soient son orientation sexuelle ou son identité de genre. Liège doit rester une ville ouverte, inclusive, où l’on peut se promener, rencontrer, aimer librement.
Pourtant, ces derniers jours, plusieurs agressions homophobes ont eu lieu à Liège. De jeunes hommes gays ont été victimes de guet-apens organisés via Grindr, application de rencontre LGBTQIA+. Le mode opératoire est rodé : un rendez-vous est fixé dans un lieu à l’écart, la victime est isolée, puis agressée.
La Maison Arc-en-Ciel parle d’actes prémédités, ciblés et homophobes. Comme l’a rappelé son président Bastien Bomans, ce ne sont pas des faits isolés, mais une tendance préoccupante. Les plaintes ont été déposées et une enquête est en cours, mais la Ville peut aussi jouer un rôle pour envoyer un signal clair.
Les chiffres le confirment : les violences contre les personnes LGBTQIA+ augmentent. Les agresseurs sont souvent de jeunes hommes, agissant en groupe. Une étude récente de la VUB montre une montée de l’intolérance chez les élèves en fin de secondaire. En cinq ans, le niveau d’homophobie chez les jeunes a augmenté. Un jeune sur 5 souhaite l’abolition du mariage homosexuel. Les réseaux sociaux et certains discours publics alimentent cette haine et celle-ci mène à des actes violents.
Il est urgent d’agir. La prévention commence dès le plus jeune âge. Les formations EVRAS sont essentielles, tout comme le soutien aux associations de terrain. L’accueil de la police doit être aussi pensé et prévu. Actuellement, seules 14% des personnes LGTBQIA+ osent porter plainte.
Voici nos questions :
- Ces faits ont été rapportés à la police, pourtant certains agents ne sont toujours pas au courant que des guet-apens ont lieu. Pouvez-vous prévoir une information et une sensibilisation auprès de l’ensemble des agents en réseau avec les associations de terrain concernées ?
- Une cellule LGTBQIA+ existe au sein de la police, avec 3 agents, dont un semble absent en ce moment, comptez-vous l’élargir ?
- Quelle formation reçoivent les policiers face aux violences homophobes et sur la particularité des applications en ligne ?
- Des actions de sensibilisation sont-elles prévues dans les écoles, les maisons de jeunes, en partenariat avec UNIA ou la MAC ?
- De nombreuses personnes utilisent des applications comme Grindr et ne connaissent pas les associations de terrain et la possibilité de porter plainte pour ces faits. Une campagne de sensibilisation vers le grand public peut-elle être prévue ?
- La Ville peut-elle afficher le drapeau LGBTQIA+ à l’Hôtel de Ville en signe de soutien ?
Merci d’avance pour vos réponses,
Laura Goffart, Elena Chane-Alune et Sarah Tshinguta Mussenge pour le groupe Vert Ardent
Interpellation soumise en vue du conseil communal du 30 juin 2025

