Monsieur le Bourgmestre, 

Jupille, Wandre, Chênée et Rocourt, différents quartiers de Liège ont été une nouvelle fois victimes d’inondations. Nous sommes aux côtés des citoyens touchés et tenons à remercier services de la ville et pompiers pour leur travail. Mais notre rôle d’élus c’est aussi d’attaquer le mal à la racine. 

Il faut accélérer la cadence (par exemple dans l’isolation des bâtiments publics) pour limiter les émissions de C02 de notre Ville qui contribuent au dérèglement climatique. 

Il faut s’adapter pour permettre une meilleure infiltration de l’eau et des mécanismes de “tampon” 

Il faut également corriger certaines erreurs du passé. Pendant longtemps, la vision de canaliser les eaux a primé mais les précipitations actuelles nous montrent les limites du modèle. Prenons le cas de la rue Spêyemé de Jupille à nouveau durement touchée. Le ruisseau qui permettait jadis aux lavandières d’y laver leur linge a été transformé en égout sur lequel passe la route. Aujourd’hui, avec les nombreux projets immobiliers qui ont fleuri sur le haut de Jupille, cette canalisation ne suffit plus et l’eau déborde (3 fois depuis 2018). A défaut de considérer la zone comme inhabitable, il convient d’élargir le diamètre de l’égout jusqu’à la Meuse mais aussi (surtout) de diminuer le débit en retenant mieux l’eau en amont. 

Enfin, plus que tout, il faut cesser d’empirer la situation. Et j’aimerais vous interpeller sur ce qui est sans doute notre principal levier d’action : éviter de continuer de bétonner, ce qui empêche l’eau de pénétrer naturellement dans le sol. Vous le savez, Vert Ardent a déposé une motion en ce sens pour les espaces verts de plus d’un hectare qui a été recalée par la majorité. C’est dommage. Soyons concrets. A l’heure où nous parlons, la société Waucomont met en vente un immense terrain de quasi 10 hectares découpé en 32 parcelles pour y bâtir des maisons sur les collines qui dominent Jupille. Accepter ce projet c’est la certitude d’aggraver la situation et de voir Jupille-bas être inondé encore. 

A défaut d’une motion générale comme nous le proposons, notre question est simple : Comment notre ville compte-elle agir pour stopper des projets comme celui-ci ? 

Par ailleurs, nous avons débattu ici ces derniers mois de l’avenir de l’aménagement du territoire wallon et de celui de Liège. Le Stop béton est une demande qui concerne aussi nos communes voisines. L’étalement urbain influe sur l’imperméabilisation et le ruissellement. Il nous faut donc une solidarité d’arrondissement. 

Notre deuxième question est la suivante, alors que l’étalement urbain se poursuit, la Ville a-t-elle des discussions avec les communes voisines sur la nécessité de préserver les espaces verts ? 

En vous remerciant pour vos réponses, 

Pierre Eyben et Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent

Interpellation soumise au conseil communal du 27 mai 2024

 

 

 

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