Monsieur le Bourgmestre,
Suite au scrutin de ce 13 octobre il nous faut regarder les choses en face : l’abstention a encore gagné du terrain, et ce sont 35000 électeurs – sur 130.000 convoqués – qui ne se sont pas déplacés pour participer au suffrage. Si le “parti abstentionniste” était représenté dans ce conseil, il bénéficierait de 15 sièges sur 49. Cette tendance à la hausse est constante depuis 2012, où la barre des 30.000 abstentions sur Liège avait été dépassée.
On peut tirer bien des conjectures sur les raisons de ce choix, sur les limites qu’a désormais atteint la démocratie représentative, sur la désaffection de nombre de nos concitoyens vis-à-vis de nos institutions. Mais sans diagnostic clair, sans savoir qui sont les publics qui désertent les urnes, nous en sommes réduits à des spéculations byzantines tant sur leurs motivations que sur les moyens à mettre en œuvre pour renverser la vapeur.
Si, pour Vert Ardent, la question de la citoyenneté active, à travers les démarches participatives récurrentes et l’éducation populaire, est fondamentale pour recréer l’implication de tous les citoyens dans les affaires de la Cité, la politique à son sens étymologique, les élections restent un moment phare dans le processus démocratique.
Or, les registres électoraux, s’ils peuvent servir à éventuellement sévir, le vote étant obligatoire, peuvent également être la base d’une analyse, d’une photographie du paysage de l’abstention, afin d’en tirer conséquences et propositions. Ainsi, peut-être l’accessibilité pour les personnes très âgées peut-elle être questionnée – et des solutions telles que des bureaux de votes dans les MRS envisagées, comme c’est déjà le cas dans d’autres communes conformément à la circulaire du 22 mai 2024 du SPW. Tout en sachant qu’à un problème complexe, il n’y a pas de solution simple, universelle.
Notre question est donc la suivante :
– Dans les limites établies par le RGPD, les services de l’état civil peuvent-ils procéder à cette analyse basée sur les registres électoraux, en collaboration avec l’Université, afin de mieux cerner les publics concernés (genre, âge, quartier…), qui servirait de point de départ à une réflexion collective sur les réponse à apporter aux différentes réalités que recouvre l’abstention?
Je vous remercie pour l’attention que vous ne manquerez pas de porter à cette problématique.
Virginie Godet & Pierre Eyben pour le groupe Vert Ardent
Interpellation soumise en vue du conseil communal du 25 novembre 2024