Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames et Messieurs les Échevins,

C’est avec colère que nous avons appris l’attaque en règle du MR contre la Salle de consommation à moindre risque (SCMR), cet outil innovant à destination des usagers de drogues en rue. Pendant le Covid, qui aurait osé dire que, face à l’épidémie, le problème, c’est l’hôpital ? Est-ce par manque de connaissance du sujet ou par obsession sécuritaire que certains confondent deux questions politiques différentes : l’évaluation d’une politique de santé et la répression de la violence organisée, dont le deal est la poule aux œufs d’or ?

Nous aimerions aussi souligner qu’une salle de consommation n’est pas un bar, c’est un dispositif de santé. Je crains que si Liège décide, comme cela a été évoqué dans la presse, de trier les bons et les mauvais bénéficiaires en fonction de leur origine, elle contrevienne aux droits humains.

Nous comprenons d’autant moins l’attaque que le gouvernement fédéral a annoncé modifier la loi drogues de 1921 pour rendre définitivement les SCMR légales. Une a ouvert à BXL, un projet est en cours dans le Hainaut. Liège ne sera donc plus la seule SCMR de Belgique et c’est une bonne nouvelle.

Nous sommes en faveur d’une évaluation, non pour supprimer le dispositif mais pour l’améliorer et atteindre l’objectif de diminuer les usages de drogues en rue. Comment mieux viser le public-cible ? D’autres SCMR ont des lieux d’accueil et de repos plus étendus, proposent des fumoirs ou un règlement d’ordre intérieur « bas seuil ». Des partenariats avec les autres acteurs du secteur des assuétudes sont également un grand atout.

Nous pensons aussi qu’une politique sociale doit faire partie de la réponse, d’autant plus dans les enchaînements de crises que nous vivons. La plupart des usagers de drogues consomment chez eux. Ceux qui consomment en rue sont les plus pauvres. Par ailleurs, une fois en rue, l’objectif de diminuer la consommation n’est plus du tout prioritaire pour ces personnes, les drogues pouvant servir de pansement ou de bulle quand il faut dormir sur des cartons.

En revanche, la ville fait face à une violence organisée plus présente. La priorité pour Vert Ardent, c’est l’éradication des faits de violence dans nos rues. Mais il s’agit de poser le bon diagnostic et non pas de charger les politiques sanitaires.

Nos questions sont les suivantes :

  • Quelles améliorations de la SCMR tels que mentionnées plus haut sont envisageables ?
  • Suite à la commission police, quelle réponse de la Ville à la violence organisée ?

 

Nous vous remercions pour l’attention que vous porterez à ces questions,

 

Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent

Interpellation pour le conseil communal du 26 septembre 2022

 

 

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