Monsieur le Bourgmestre,
Différents commerçants du centre-ville nous ont contacté dernièrement pour nous faire part de leur détresse face au narcotrafic présent dans le centre-ville. Comme les habitants, ils en sont les spectateurs effrayés, voire les victimes collatérales : vols annexes, peur d’être seuls lors des fermetures, témoins de deals, de bagarres ou de consommation de drogues.
Je voudrais être claire : je ne demande pas que vous frappiez un grand coup puis basta. Non, les effets des opérations-choc de ce type ont été démontrés : ça provoque une accalmie quelques jours puis le deal se réinstalle quand la police lève le camp. Je demande un travail durable aux côtés des habitants et des commerçants, en sécurité et en cohésion sociale.
Il faut renforcer la communication et la disponibilité de la Ville vis-à-vis des habitants et des commerçants du centre, dans la limite de ce qui peut être transmis. Toutes ces personnes peuvent être des partenaires, étant aux premières loges tous les jours, et elles ont besoin d’être entendues dans leurs préoccupations. Pas une fois, de manière symbolique, mais de manière régulière, étant donné que la problématique est durable. Sortons-les de la solitude qu’ils ressentent, cherchons des solutions qui permettent de rassurer. Par exemple, des patrouilles policières piétonnes aux heures de fermeture des magasins, quand les commerçants sont seuls, qu’ils doivent fermer voire sortir des liquidités.
En outre, la configuration des petites rues du centre, telle que la rue du Pont, permet la discrétion recherchée pour le deal. La réaménager pourrait avoir un effet dissuasif, voire faire d’une pierre deux coups : en la rendant plus belle, les rez-de-chaussée commerciaux seraient plus attractifs et leur occupation créerait une présence et un contrôle social rassurants pour le quartier. Des urbanistes sont des spécialistes de la question : « comment construire une ville pour qu’elle soit sûre? », il faut les consulter pour trouver des solutions simples mais efficaces.
Enfin, alors que Bruxelles avance dans sa politique d’accompagnement des usagers de drogues en rue, Liège est toujours à l’arrêt sur la salle de consommation.
Mes questions sont les suivantes :
- Pouvez-vous donner suite aux courriers que vous avez reçus et rencontrer les habitants et commerçants de la zone ?
- Quelle police de quartier et service de cohésion sociale allez-vous déployer dans ce quartier de manière durable ?
- L’aménagement de ces rues est-il en cours de réflexion ? Cet urbanisme est-il étudié au sein de la ville de Liège ?
- Enfin, comment vont être adaptés les plans de prévention mais aussi de cohésion sociale aux nouveaux enjeux de sécurité de notre ville ?
Je vous remercie,
Caroline Saal pour le groupe Vert Ardent
Interpellation soumise en vue du conseil communal du 1er septembre 2025

