La ville de Liège a mis en ligne sa plate-forme Open-data le 26 novembre 2018. Nos conseillers communaux, Pierre Eyben et Elena Chane Alune ont interpellé le Collège sur celui-ci ce 17 décembre 2018.  Voici un retour sur la nature et la portée de cette interpellation.

L’open-data, c’est l’anglicisme pour désigner la possibilité pour les citoyens d’accéder aux données d’utilité publique détenues par les Pouvoirs publics. On considère comme « donnée publique », toute information produite ou reçue, dans le cadre de sa mission de service public, par un pouvoir public (fédéral, régional et local) ou les personnes de droit privé chargées d’une mission publique.

Bien que présentée comme une priorité choisie par l’ancienne majorité et l’administration, la politique open-data est en réalité une obligation légale découlant de la directive européenne sur la réutilisation des données publiques, obligation que nos autorités (notamment à Liège) ont d’ailleurs tardé à mettre en œuvre. Ce point figurait également dans les 77 engagements issus de « Réinventons Liège ». De prime abord, on serait donc tenté de se réjouir de cette avancée plébiscitée par les citoyens.  La réalité est moins réjouissante.

Force est de constater que le contenu de cette plateforme est pour le moins décevant, puisqu’elle comporte certes 25 entrées mais dont très peu de données diffèrent de celles déjà disponibles sur le site de la ville. La majorité des données sont fortement typées « géographiques ». Les données liées à la politique, à l’éthique et à la transparence telles que demandées par les citoyens sont absentes.

Créer un site open-data digne de ce nom, ainsi que cela est le cas à Grenoble par exemple, est pourtant un enjeu démocratique important.  Cela permet à chaque citoyen de disposer d’un outil centralisé afin de mieux analyser les politiques menées, et ainsi d’être un acteur de sa ville, de son développement, de la défense de ses outils (patrimoine, institutions culturelles, écoles,…). Le site liégeois ne permet rien de cela à ce stade.

C’est pour cette raison que nous avons déposé une interpellation pour le CC du 17 décembre 2018, afin de demander à l’actuelle majorité et à son échevin en charge de cette matière d’avoir plus d’ambition et d’ajouter, à minima, les informations suivantes sur le site actuel :

  • La liste et la localisation des parkings et anneaux pour vélo (seuls les parkings voitures et cars étant à ce jour disponibles).
  • La liste et la localisation des plaines de jeux (seuls figurent les espaces verts)
  • La liste et la localisation des bulles à verre et recyparcs
  • Une liste complète des voiries, ainsi qu’une liste des zones 30 et itinéraires cyclables
  • Les cartes complètes de la thermographie de la ville
  • Les chiffres complets sur la population (avec répartition par tranche d’âge, situation familiale, quartier,…)
  • La liste des conseillers communaux
  • La liste des présences aux conseils communaux
  • Les ODJ et PV des conseils communaux
  • Les budgets ordinaires et extraordinaires de la ville.
  • Une liste exhaustive des mandats officiels et dérivés (dont la majorité est bénévole) dans des structures au nom de la ville, du Conseil communal, ou d’un parti
  • Les salaires/jetons de présence des deux catégories précédentes.
  • Une liste exhaustive des subventions et avantages en nature aux associations de la ville
  • Les chiffres des effectifs scolaires (par école et type de pédagogie) de l’ensemble des écoles de l’ECL
  • Un relevé du patrimoine mobilier et immobilier de la ville avec une description, une adresse et une géolocalisation pour chaque élément
  • Une carte haute résolution ainsi qu’un plan cadastral de la ville

Il est important de réfléchir à une interface avec des plate-forme d’autres communes et d’autres niveaux de pouvoir. Cela demande aussi  de mieux normaliser les données (au sens base de données) pour en assurer une réelle possible exploitation par les citoyens. A notre estime, une plateforme Open Data est utile dès lors qu’elle fournit aux citoyens un point d’accès central.

Nous estimons par ailleurs que la plateforme devra également évoluer vers plus de flexibilité et de jointure de données si on veut qu’elle puisse être vraiment exploitable par les citoyens et ainsi créer de la valeur pour la ville et ses habitants.

Notons enfin que si l’on veut favoriser la création de service basés sur ces données, il sera important de communiquer, notamment auprès des groupes de gens qui savent exploiter et créer des services sur base des données rendues publiques.

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