Le quartier, cellule de base de la vie municipale
Urbanisme et aménagement du territoire
Notre commune libérée de la publicité commerciale
Aménagement des espaces publics
La mise en place d’un Conseil Métropolitain
La création de l’Agence de développement territorial, un outil au service de la Métropole
Développement urbain et métropolitain, Urbanisme et Patrimoine
Le territoire administratif de la Ville de Liège actuel, 69 km², résulte des fusions de communes intervenues en 1977. Il est loin de recouvrir tout le territoire urbain dense, qui déborde sur tout ou partie de 10 communes voisines. Contrairement aux pratiques qu’on observe chez nos voisins aux Pays-Bas, en Allemagne ou en France nous n’avons jamais réellement connu de véritable politique d’urbanisation encadrée et délibérée. C’est le hasard né, de la révolution industrielle, qui a vu s’urbaniser de manière relativement proche, des zones voisines du vieux noyau dense de Liège, vieille capitale d’une principauté européenne moyenne. Ce mode d’urbanisation s’est organisé autour d’espaces fermés, constitués des nombreux domaines des différents ordres religieux).
Faute de vraie politique à long terme, Liège – et sa région urbaine – a été utilisée comme elle l’a toujours été ; au service d’opportunités propres à leurs époques, quitte à forcer un peu les opportunités en créant un cadre réglementaire très permissif permettant dans certains cas de maximiser la rente foncière en autorisant des immeubles de grand gabarit dans des zones jusqu’alors dominées par des bâtiments plus traditionnels.
C’est ainsi qu’est né le visage disparate typique d’un certain urbanisme du laisser-faire où des immeubles de tous gabarits voisinent et où l’architecture la plus médiocre peut toiser des bâtiments de grande qualité. Mais aussi où des immeubles d’idéalistes de leur temps nous rappellent l’évolution des conceptions ou des rêves d’antan. Sans oublier un des facteurs qui a marqué de la manière la plus forte notre cadre de vie : la croyance selon laquelle la voiture allait résoudre tous les enjeux de mobilité.
Malgré ces pressions parfois très fortes sur notre cadre de vie, nous, les Liégeois·es, sommes très attaché·e·s à notre ville, à ce patchwork d’ambiances, de quartiers, de micro-espaces à l’identité forte. Après le double traumatisme des destructions massives de quartiers entiers dans les années 1970 et le début des années 1980 et le tsunami financier qui a suivi la faillite de la ville, puis le lent recouvrement d’une santé financière qui reste très précaire, Liège semble retrouver une certaine santé et être à peu près sortie d’une espèce de malédiction ; il est à nouveau possible de projeter un avenir pour Liège !
Pourtant, nombreux sont les Liégeois·es qui ont bien de la peine à se retrouver dans les projets. Que ce soit à l’échelle des quartiers, à celle de l’ensemble de la ville ou, plus encore, de l’agglomération urbaine, les autorités publiques restent prisonnières d’une approche opportuniste qui, parfois, réserve de bonnes surprises si le promoteur d’un projet est bien inspiré, mais qui le plus souvent continuent à produire du disparate et du quelconque voire, de la destruction d’ensembles architecturaux au profit d’ artères urbaines.
L’enjeu est clair : assurer que Liège conserve son rôle de ville importante, locomotive des énergies en Wallonie, en bonne intelligence avec les communes voisines, en offrant à ses habitants une cadre de vie de grande qualité, un agrément à y vivre et en accueillant nos voisins proches ou de l’Euregio ?
Pour Vert Ardent, qui constate l’absence de réelle stratégie de développement urbain allant au-delà de quelques projets concrets, le principal atout de Liège, ce sont les Liégeois·es. Il faut leur faire confiance pour définir ensemble le visage et le projet que nous désirons pour la ville de demain en veillant au maximum à préserver une unité architecturale urbanistique. En réinventant le liant à mettre entre notre riche patrimoine et des architectures plus banales ou plus contemporaines. En réinventant les joies de vivre, de travailler, de se distraire, de se déplacer… ensemble.
Pour Vert Ardent, cette démarche inclusive commence au niveau du quartier.
Le quartier, cellule de base de la vie municipale
Les quartiers sont véritablement des cellules de vie fondamentales de la vie urbaine et nous croyons que la gestion publique doit être décentralisée en tenant compte de cette réalité.
Vert Ardent veillera à ce que les quartiers soient activement associés à l’élaboration de projets d’aménagements, en activant les repères et mécanismes tels qu’ils sont présentés dans le chapitre de son programme relatif à la participation citoyenne.
Urbanisme et aménagement du territoire
Dans le cas des petits permis, Ie service de l’Urbanisme accompagnera et conseillera les demandeurs en vue d’améliorer la qualité de l’habitat et du contexte bâti.
Pour les permis qui ont un impact sur leur environnement, le service encouragera la concertation locale avec le voisinage.
Pour les projets privés importants, une concertation préalable avec le quartier et la Commission Consultative de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité (CCATM) sera imposée au promoteur avant la délivrance du certificat d’urbanisme ou du permis. Ce sera l’une des fonctions du service de la Participation.
Comme pour la nouvelle passerelle, Vert Ardent veillera à ce que la toponymie (appellation des rues et autres espaces publics) de la ville rende plus visible la présence des femmes dans la vie publique et l’histoire liégeoise.
Pour les aménagements urbains à l’échelle d’un quartier, le service de l’urbanisme identifiera les sites ou les lieux à modifier, à recycler ou urbaniser, en associant à cette démarche d’inventaires les habitant·e·s du quartier. L’objectif sera d’identifier les espaces « sensibles » où la délivrance de permis devra faire l’objet d’une attention particulière et d’établir des priorités pour, dans certains cas (en fonction notamment des points urgents ou prioritaires définis par le quartier), construire un schéma /projet de quartier global et à long terme (SOL, Schéma d’Orientation Local, anciennement RUE) et, là où la Ville disposera de la maîtrise du foncier, établir un ou des programmes immobiliers à réaliser à court terme ou à développer à moyen terme.
Le principe de base sera, comme c’est le cas dans le quartier Sainte Marguerite et dans le quartier Nord (deux exemples dont nous approuvons la démarche), d’encourager la densification et la mixité autour du noyau central du quartier.
Une attention toute particulière devra être accordée à la coexistence harmonieuse des différents utilisateurs de l’espace public.
À l’échelle de l’agglomération (Liège Métropole, 24 communes, voir plus loin) nous suggérons la mise sur pied d’une agence d’urbanisme, avec à sa tête un « bouwmeester » (comme c’est déjà le cas à Gand, à Anvers, en Région bruxelloise ou à Charleroi). Son rôle : traduire les nombreuses études déjà réalisées (GRE, SPI, Transitec…) en orientations urbanistiques concrètes à long terme, et injecter de la qualité et de l’innovation dans tous les projets immobiliers d’initiative publique (généralisation des concours).
Pour réaliser ce qui précède, il faut des ressources humaines suffisantes et il est clair que pour l’instant, la Ville de Liège n’a pas les moyens de ces ambitions. Par exemple à Anvers il y a 25 urbanistes chefs de projets. Pour Liège, Vert Ardent propose d’affecter une dizaine de gestionnaires de projets aux missions d’aménagement du territoire, en fonction des priorités décidées par la Ville et des demandes de permis sollicitées par des promoteurs. Certain·e·s de ces gestionnaires de projets pourraient être recruté·e·s par mutation au sein du personnel déjà en place pour limiter les coûts budgétaires de cette accroissement de personnel.
Habitat et logement
Création d’un Observatoire de l’Habitat et développement de la maison de l’Habitat
Nous créerons, en partenariat avec l’ULiège, un Observatoire de l’Habitat pour centraliser les informations, affiner les analyses et surveiller l’évolution du parc locatif privé et des prix.
Nous développerons une politique proactive en matière d’information, d’éducation et de montage de projets à partir de la nouvelle Maison de l’Habitat de la rue Léopold.
Nous ouvrirons l’espace « permanence » de la Maison de l’Habitat aux associations.
Nous renforcerons la cohérence des politiques et des outils en matière de logement en réinstaurant le « carrefour logement » comme lieu de coordination entre les différents acteurs (plan d’ancrage, relais sociaux, OFS (insertion par le logement), maison de l’Habitat, sociétés locales de logements publics, CPAS, Liège-Energie, etc.)
Restauration et réhabilitation des logements et quartiers oubliés
Nous instaurerons une prime communale pour inciter les propriétaires à aménager les étages au-dessus des commerces loués pour les rendre disponibles au logement.
Le quartier d’Outre-Meuse, populaire et épargné par les voies rapides doit être considéré comme prioritaire par la Ville en matière de rénovation.
Nous ferons la promotion de la rénovation de logements inoccupés en améliorant la synergie entre les différents services concernés (finances, urbanisme, logement, SSSP, police) et en utilisant également l’outil de la taxe sur les immeubles inoccupés.
Nous poursuivrons l’assainissement de la gestion de la « Maison liégeoise ».
Favoriser l’habitat groupé
En appuyant des initiatives citoyennes d’habitat groupé ou de colocation en mettant à disposition un accompagnement juridique et technique.
En menant une politique de logement pour les étudiants et en engageant un chef de projet « Kot » en collaboration avec les établissements d’enseignement supérieur.
De nos jours, la colocation n’est plus l’apanage des étudiants, elle s’impose comme un nouveau mode de vie chez beaucoup de jeunes (et moins jeunes) adultes. Econome (en argent et en espace) et conviviale, elle doit être soutenue et encouragée à travers des solutions administratives et juridiques adaptées.
Les « Grands projets » de logement
Nous sommes favorables à des nouvelles constructions sur le territoire de la ville mais nous estimons qu’il faut donner la priorité aux lieux accessibles en transports en commun(TC), à la mobilité douce et à la réaffectation des friches (nombreuses). Concernant Chênée, nous pensons notamment aux sites MIO et LPB proches de la gare, desservis en transports en commun et proches du RAVeL.
Nous établirons un moratoire sur toute construction sur le site « Ry-Ponet » dans son ensemble, le temps que soit établi un plan stratégique concernant son affectation. Ce plan sera élaboré avec la participation active des habitant·e·s. Le même type de méthodologie doit être appliqué pour tout projet d’une certaine envergure.
Il nous semble crucial de développer les utilisations « vertes » du site. Nous proposons notamment de créer une ferme pédagogique à la ferme Saint-Anne. À cet effet nous proposons la création d’une structure intercommunale (sous forme coopérative) qui puisse racheter et réaffecter ce bâtiment (en vente depuis des années) situé au centre du site (sur le territoire de Beyne).
Notre commune libérée de la publicité commerciale
La commune doit libérer son espace public de la publicité. La reconnaissance de ses impacts sur la santé, l’environnement et la qualité de l’espace public, ainsi que le problème éthique qu’elle pose en captant notre attention contre notre gré demande que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et agissent pour un cadre de vie de qualité. Nous voulons explorer les nombreuses pistes existantes pour affranchir Liège définitivement de l’omniprésence de l’affichage publicitaire visible depuis l’ensemble des espaces publics de la Ville et au-delà.
Cela passe par plusieurs actions concrètes :
- Ne plus accorder de permis d’urbanisme pour l’installation de panneaux publicitaires ;
- Recenser et faire enlever les panneaux publicitaires installés illégalement ;
- Enlever les panneaux publicitaires installés sur les terrains de la Ville, de la Régie Foncière ou de tout autre organisme de service public ;
- Interdire les panneaux publicitaires mobiles et les véhicules exclusivement dédiés à la publicité;
- Refuser l’installation de publicité à l’intérieur ou aux alentours du futur tram ;
- Ne passer aucun contrat avec des annonceurs publicitaires ;
- Défendre des positions anti-pub dans les institutions et organisations où la Ville est représentée.
Aménagement des espaces publics
Veillons à ne pas reproduire les erreurs du passé comme l’aménagement de la place Saint-Lambert ou, plus récemment, de la place de l’Yser : des espaces peu/pas verdurisés dont la polyvalence extrême mène à une absence d’appropriation de l’espace public par la population. Notons aussi que la qualité de nombreux espaces publics est dégradée par la place laissée à l’automobile au détriment des autres usagers. C’est le cas place Saint Lambert comme place de l’Yser.
Pour cela, certains principes doivent être respectés :
- Les projets doivent être conçus avec et pour les habitant·e·s, à travers un véritable processus participatif.
- Il faut s’interroger sur le public que l’on souhaite attirer à travers les aménagements que l’on va définir.
Enfin, de manière générale, nous préconisons les standards suivants : points d’eau potable, pelouses, bancs, absence de panneaux publicitaires, art urbain, abris pour les vélos, poubelles en suffisance, toilettes, limitation de la place de l’automobile
Politique métropolitaine
Prendre une part active dans les programmes européens
Aujourd’hui, à Liège, quand on pense « Europe », on pense « investissements cofinancés par l’Europe et la Wallonie dans le cadre des fonds FEDER ». Mais il existe en politiques urbaines au sens large plusieurs programmes d’échanges de savoir-faire très utiles (Urbact, Agenda urbain,…), qui ont au moins trois vertus :
- Diffuser les bonnes pratiques et donner des idées
- Rendre Liège visible dans un cadre large
- Et dans certains cas, contribuer financièrement à augmenter le savoir-faire des équipes.
Vert Ardent plaide pour que Liège se montre beaucoup plus active qu’aujourd’hui dans ce type de coopération.
Pourquoi une politique métropolitaine ?
Pour « coller » à la vraie ville : en effet, la zone urbaine dense liégeoise déborde sur une dizaine de communes, qui partagent une série d’intérêts communs. La « sidérurgie liégeoise » ou l’aéroport de Liège et la majorité des installations portuaires du Port de Liège ne se situent pas sur le territoire administratif de la Ville.
À titre d’exemple, si Liège (70 km²) avait aujourd’hui, à l’issue de la fusion des communes, la même superficie que Charleroi (102 km²), elle compterait 250 000 habitant·e·s. Ou 385 000 habitant·e·s si elle avait la taille de la commune de Namur (175 km²). Inutile de risquer la comparaison avec la taille de la commune de Tournai (213 km²) ! L’objectif n’est pas de se perdre en conjectures sur les mécanismes qui ont conduit à un « petit Liège » ni à penser à une re-fusion de communes, mais à voir ensemble, avec les communes voisines dont le sort est inextricablement lié à celui de Liège (et vice-versa) comment avancer de manière cordonnée, avec une stratégie conjointe qui profite à toutes et tous.
En effet, bon nombre de défis imposent une approche coordonnée, conjointe, fédératrice ; les limites largement artificielles créées par les limites communales sont un frein à des actions à une échelle plus adaptée et, dans certains cas, créent une concurrence entre communes, néfaste à l’intérêt collectif (implantation d’une grande surface juste à la limite d’une commune pour attirer aussi les habitants de la commune voisine…).
- Il y a de nombreux domaines pour lesquels une stratégie commune et coordonnée est indispensable
- En termes d’échelle, Vert Ardent affirme que la bonne échelle est celle de l’arrondissement; elle correspond assez fidèlement à la taille de la zone urbaine dense, tout en incluant des zones moins denses et tout en étant polarisée sur la ville centre et la zone urbaine dense. Le PUM (Plan Urbain de Mobilité) et le SDALg (Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège) étant organisés à cette échelle géographique sont deux outils rapidement mobilisables pour structurer les politiques. L’échelle de la Province, prônée par certains, est trop vaste pour mener des stratégies à l’ambition d’une métropole urbaine (avec toutes les nuances que cet adjectif appelle). Ce qui ne veut pas dire que sur certains enjeux, des relais et des synergies entre la Métropole et la (le reste de la) province ne puisse intervenir (en matière de tourisme, par exemple).
Pour être plus efficaces, mutualiser certains outils et éviter les doubles emplois est un autre défi. Nous sommes trop pauvres pour gaspiller ! Mais aussi parce que les communes liégeoises et leurs habitant·e·s ont leurs destins étroitement mêlés. Les 9000 travailleurs des Hauts-Sarts ne résident pas tous, loin s’en faut, à Herstal. Les 105 000 emplois localisés sur le territoire de la Ville de Liège ne sont pas (loin de là, malheureusement dans un sens) occupés par des Liégeois·es au sens restreint.
Mettre en place pas à pas la Métropole liégeoise, pour mettre la Wallonie sur la carte de l’Europe
Une Métropole liégeoise forte, prospère, belle, active, accueillante, est un atout unique pour ouvrir la Wallonie sur l’Europe. Comme le montrent les recherches publiées par la Commission européenne, Liège-métropole est la région urbaine la plus importante de Wallonie, dans la même catégorie qu’Anvers ou Gand.
Pourtant, globalement, Liège n’est pas reconnue comme telle… et ne se donne pas les moyens d’être reconnue comme telle. Il ne s’agit pas ici du concours de « celui qui a la plus grosse » (agglomération) mais de la question de la meilleure utilisation des atouts d’un territoire (la Wallonie) pour trouver sa place sur l’échiquier européen. La Flandre a compris depuis longtemps, que ses villes (Anvers, Gand, Bruges, Louvain,…) sont sa carte de visite toute naturelle et que les défis spécifiques aux métropoles urbaines doivent trouver des réponses adaptées.
La Wallonie a besoin de villes plus fortes. Quatre régions urbaines apparaissent sur le radar européen : Mons et Namur (catégorie > 100 000), puis Charleroi (catégorie > 250 000) enfin Liège (catégorie > 500 000 habitants). Faire semblant que Charleroi et Liège jouent dans la même catégorie c’est se tromper de combat; c’est gaspiller les (maigres) moyens à disposition de la Wallonie, c’est tromper les Carolos sur la vraie place qu’ils ont à prendre : celle d’un pôle relais fort de Bruxelles, articulé avec les « petites » agglomérations de Namur et de Mons.
Et incidemment, s’est disperser les moyens entre autres au détriment de Liège et donc rendre plus aléatoire le rôle de porte d’entrée forte de la Wallonie que devrait incarner la métropole liégeoise.
Les enjeux de la Métropole
Pour avancer, il faut faire naître des outils stratégiques adaptés à servir la métropole au profit de toutes et tous, ce qui signifie aussi de poser des choix parfois difficiles mais nécessaires pour rencontrer les défis du futur. Il faut ensuite, sur base des accords ayant trouvé corps dans cette stratégie, mettre en œuvre les actions qu’elle propose, en s’appuyant sur des organes techniques d’un niveau adapté, capables d’allier stratégie et gestion. Et enfin, il faut un organe politique qui oriente, évalue et adapte la stratégie. Cet organe politique doit bien sûr avoir une légitimité démocratique.
Le Plan urbain de Mobilité, embryon d’une stratégie métropolitaine
Le Plan urbain de Mobilité est un outil wallon créé en 2004 par le Ministre José Daras pour mener, à l’échelle des agglomérations urbaines, des politiques de mobilité et de développement territorial coordonnées. À ce jour, un seul PUM a été étudié : celui de l’agglomération de Liège, en 2008. Quoique n’ayant jamais été officiellement approuvé, les stratégies en matière de mobilité qu’il propose ont inspiré bon nombre de décisions (tram, début de réseau express liégeois,…). Outre ce volet Mobilité, le PUM contient un volet « Aménagement » intimement lié au volet mobilité. Ce chapitre a servi de base à la définition récente du « SDALg » (Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège). Commandité par la Conférence des Bourgmestres, il est en cours d’approbation par tous les conseils communaux des 24 communes de l’arrondissement ; le PUM (en cours d’actualisation) et le SADLg sont donc deux outils utiles et complémentaires avec lesquels commencer à construire la Métropole.
La page synthétisant les enjeux SADLg résume ce qu’il faut faire (voir encadré ci-dessous). Très ambitieux au regard des usages et des tendances, la réalisation de ce programme représenterait une petite révolution qui, loin d’épuiser le sujet, marquerait déjà de très grandes avancée ; les Conseils communaux ayant approuvé ces documents, les propositions de Vert Ardent sont donc une simple opérationnalisation d’une question déjà tranchée.
Vert Ardent s’appuie sur la feuille de route du SDALg en faisant la promotion de sa mise en application à court terme. À cette fin, Vert Ardent formule deux propositions prioritaires :
1. La mise en place d’un Conseil Métropolitain
Le Conseil Métropolitain est constitué pour partie de conseiller·e·s communaux délégué·e·s par leur Commune (47) et pour partie de conseiller·e·s provinciaux élu·e·s dans l’arrondissement de Liège (12); le mode de calcul de la représentation des différents groupes politiques est celui prévu pour la composition des intercommunales (proportionnel avec fusion des deux quotas tel que prévu à l’art. L1523-15 du Code de la démocratie locale, et ce en tenant compte des déclarations d’apparentement sur un mécanisme identique à celui qui prévaut pour la constitution des conseils d’administration des intercommunales).
Le Conseil exercera toute compétence qui lui sera déléguée par les communes (par exemple celles proposées par le SDALg); il sera également en charge de la meilleure utilisation des budgets supra-communaux dégagés par le budget provincial.
Le Conseil Métropolitain aura connaissance de tout projet d’intérêt métropolitain, et assure, dans un premier temps, le contrôle politique de l’action de l’Agence de développement territorial. Il est aidé dans ses missions par la Province dans le cadre de son soutien à la supra-communalité.
L’Agence de Développement (voir ci-dessous) rendra compte de ses actions et fera valider ses stratégies proposées par l’organe politique qu’est le Conseil métropolitain. Puisqu’il n’existe toujours pas d’organisation par la Région de la gouvernance supracommunale, Vert Ardent opte résolument pour la mise en place d’un tel organe en veillant d’une part à sa légitimité démocratique et d’autre part à sa responsabilisation et à la transparence des choix, entre autres budgétaires, qui seront posés (ce qui dans les circonstances actuelles est un besoin vital en termes de légitimité).
Le Conseil Métropolitain, s’appuyant sur l’Agence de développement territorial qui sera son bras armé (voir ci-dessous), mettra progressivement en place une gouvernance territoriale commune en développant notamment :
- une meilleure coordination des charges d’urbanisme des Communes membres sur base des schémas de développement territorial
- une gestion concertée des Transports en Commun
- une mise en cohérence des documents stratégiques communaux
- une charte sur le développement commercial
- une réglementation commune sur la division des logements (sur base de la carte des vocations) et sur l’inoccupation des logements
- une POLitique Locale Energie Climat (POLLEC)
- des services communs concernant les aides/primes et bilans énergétiques
- une note méthodologique sur les outils d’optimalisation de la reconversion des friches (rationalisation de l’administratif, contact)
- en donnant la priorité aux travaux sur les zones d’enjeux identifiées dans le SDALg (Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège), suivant leurs spécificités et réalités, en établissant des études opérationnelles (ex : Master plans)
- en développant les outils de communication et d’information spécifiques à chaque public (grand public, élu·e·s et investisseurs).
2. La création de l’Agence de développement territorial, un outil au service de la Métropole
Vert Ardent propose la création, au départ de la SPI et des services communaux voire régionaux, d’une Agence de Développement territorial. Comme prévu par le SADLg, ses missions seront, entre autres, de :
- mettre en application le SDALg (créer 15 000 logements nouveaux à Liège ville d’ici 2035)
- mener une politique foncière volontariste et partagée
- rassurer et attirer l’investisseur en disposant d’outils mutualisés
- mettre en commun certaines compétences techniques et opérationnelles
- mutualiser les moyens
- aider à la concertation dans le cadre des portefeuilles de projet FEDER
- promouvoir la collaboration entre communes et mutualiser certaines compétences au niveau de Liège Métropole
- renforcer le positionnement de Liège Métropole par rapport à d’autres instances
- améliorer la visibilité et le rôle de Liège Métropole
- valoriser le montage de projets communs en vue de l’obtention de financement (FEDER européen notamment)
- mettre en place une gouvernance territoriale commune (charges d’urbanisme, gestion des TC, etc.)
- mener un monitoring territorial (suivi qualitatif et quantitatif de mise en œuvre du SDALg.
Pour Vert Ardent, il faut donner à l’Agence les meilleures chances de démarrer ces premières missions rapidement en ayant à sa disposition à la fois un mandat (ce qu’elle doit faire) et des moyens humains et techniques (comment le faire) proportionnés aux enjeux. Ces moyens humains et techniques peuvent être dégagés en rassemblant une série de travailleurs d’expérience et de métiers au profil adaptés en provenance de communes, de la Province ou de toute structure existante exerçant déjà pour partie des missions proches comme l’intercommunale SPI. Par comparaison avec des équipes de même nature dont disposent les Communautés urbaines de taille similaire en France, une équipe de 20 à 30 personnes au profil d’aménageurs, de stratégistes et de gestionnaires paraît adaptée.