Madame l’Échevine,
Pour 2024, nous formulons le vœu que les Liégeois·es puissent mener une vie digne. Un socle de ce souhait, c’est le logement sain, durable et abordable. C’est d’ailleurs un droit fondamental consacré dans notre Constitution que nous devons protéger.
Nous manquons de logements publics, de logements pris en gestion par les AIS, tandis que les logements privés voient leur prix s’envoler et leur état se détériorer. Dans ces conditions, comment mener une vie sociale quand on est mal logé ? Comment être en bonne santé quand votre appartement est mal isolé ou que la chambre de votre enfant est humide ? Dernièrement, Solidaris a sorti une étude sur le logement et la santé qui démontre que 52% des personnes mal logées se déclarent anxieuses ou en dépression. S’ajoute à cela du stress lié à la hausse des prix de la location, qui ont augmenté de 25% en 10 ans. Tous ces éléments inquiètent de nombreux citoyens d’après les témoignages que nous recevons.
Et ce n’est pas tout. Le droit au logement est mis en péril par d’autres facteurs : trop peu de logements abordables alors que nombreux sont les logements inoccupés, les discriminations au logement qui empêchent par exemple un couple de femmes ou un homme noir de trouver un logement, les marchands de sommeil qui profitent alors de cette situation et des personnes qui se retrouvent donc mal-logées,…
Le constat est sans équivoque : il faut agir. En tant que pouvoir public, vous disposez de différents leviers d’action, souvent soutenus par le niveau régional. Nous voudrions faire le point sur ceux-ci :
- Quel est le décompte des logements inoccupés à Liège en 2023 ? Que donne le croisement des données avec RESA et la CILE ? Prenez-vous désormais contact avec les propriétaires pour les inciter à passer par l’AIS pour une mise en location ? Quelle proportion de ces logements sont taxés et la taxe est-elle efficace ? Dans le cas contraire comptez-vous faire le choix d’avancer sur la voie judiciaire, à l’image de la Ville de Namur qui a obtenu du tribunal l’obligation d’un propriétaire à ce que le logement soit occupé sous peine d’astreinte ?
- Nous avons voté une motion contre les discriminations au logement en 2021, et le décret de la Région wallonne pour les contrôles mystères vient d’entrer en vigueur. Où en êtes-vous ? Comptez-vous enfin prévoir un fascicule pour rappeler les devoirs des agents immobiliers, propriétaires-bailleurs et les droits et recours des locataires ?
- Quelle est votre utilisation de la grille des loyers auprès des locataires et pouvez-vous informer les propriétaires des primes de rénovation existantes ?
D’avance merci pour vos réponses,
Laura Goffart, Pierre Eyben et Véronique Willemart pour le groupe Vert Ardent
Interpellation soumise au conseil communal du 15 janvier 2024