Suite à l’annonce de la requalification de la A25 entre le pont Barrage et le pont Atlas en boulevard urbain, l’enthousiasme était de mise. Enfin cette entrée de ville allait connaître un autre sort que celui d’aspirateur à voiture. Enfin les habitants de Droixhe allaient pouvoir retrouver leur fleuve.

Force est de constater que l’enthousiasme fut de courte durée. Plus précisément, le soufflé est retombé lors de la présentation du dossier dans le cadre de l’étude d’incidence, le 27 juin dernier à Droixhe.

Lors de cette présentation, le Maître d’Ouvrage, à savoir le SPW Mobilité et Infrastructure (et non la Sofico, comme précédemment annoncé) a eu bien du mal à habiller la mariée.

En matière de boulevard urbain, tout juste avons-nous droit à une autoroute urbaine qui ne dit pas son nom, agrémentée d’arbres et de panneaux de limitation de vitesse.

Et ce ne sont pas les efforts méritants de l’Auteur de Projet pour sortir de l’ornière préalablement esquissée par le Maître d’Ouvrage qui sont à mettre en cause. Mais bien, une fois de plus, le manque de vision de l’autorité publique.

Comment expliquer autrement une telle situation ? Comme expliquer autrement que le pont Biais, héritage d’un autre temps où la voiture était reine, soit toujours en place ? Comment expliquer que la requalification des quais de Dérivation ne soit même pas esquissée ? Comment expliquer que le couloir cycliste (initiative louable) ne parte de nulle part, pour déboucher nulle part ?

Ce dossier est emblématique de la façon dont les autorités publiques liégeoises gèrent leur territoire. Aucune réflexion n’est menée en amont et en aval du projet.

La déclaration de politique générale de la nouvelle majorité annonce la création d’un bureau Bouwmeester, la rédaction d’un Schéma de Développement Communal, ou encore un nouveau plan de mobilité. C’est à priori une excellente chose. Il y aura lieu toutefois d’être attentif, particulièrement pour la création du bureau Bouwmeester, principalement en ce qui concerne ses futures compétences et le lien qu’il entretiendra avec le monde politique. La planification territoriale est une urgence. Elle est demandée par de nombreux acteurs, que ce soient les architectes, les urbanistes, les investisseurs. Tous sont demandeurs d’une vision d’ensemble et à long terme.

Quoiqu’il en soit, comment un projet comme le boulevard urbain, s’il reste en l’état, s’inscrit-il dans les réflexions énoncées ci-dessus ? La chose a-t-elle-même été envisagée ?

Nous demandons, afin de limiter les dégâts et de pouvoir mener une véritable réflexion sur ce morceau de ville, que le périmètre d’études confié aux Auteurs de Projet soit étendu du pont Barrage (voire avant si besoin) à la rue Bonne-Ville dans un sens, et de la berge de la Meuse à la voie ferrée dans l’autre sens.Par ailleurs, l’équipe de l’Auteur de Projet, si ce n’est déjà le cas, devrait être étoffée par tous les spécialistes nécessaires.

Cela permettrait d’avoir enfin un véritable master-plan pour cette entrée de ville, intégrant entre autres :

  • l’augmentation attendue, mais pas moins préoccupante, de la circulation sur les quais de Dérivation, consécutive à l’arrivée du Tram, aux aménagements d’Outremeuse (notamment le Boulevard de la Constitution) et du quai Saint-Léonard, pour ne citer que ceux-là, ce qui nécessite une vraie réflexion de requalification des quais de la Dérivation ;
  • la démolition du pont Biais ;
  • la suppression de la trémie sous le pont Atlas ;
  • l’accès au fleuve pour les riverains ;
  • un véritable boulevard urbain qui permette une connexion entre Droixhe et le fleuve et non une coupure, comme cela reste malheureusement le cas dans le projet présenté.

Communiqué de presse du 6 août 2019

 

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