Quel positionnement d’Ecolo et Vert Ardent sur le projet de Réseau Express Vélo à Liège (une à deux pages maximum). Ce projet impliquant les deux niveaux de pouvoir, nous nous permettons d’insister sur la présentation des actions liées aux compétences régionales et communales.

Nous nous engageons à mettre en œuvre le Réseau Express Vélo à Liège, ville comme arrondissement. A Liège, le vélo est un sport de combat, alors qu’il est un des meilleurs alliés des villes, du climat, de notre santé, de la qualité de notre air et de notre portefeuille. Nous payons un retard considérable en mobilité durable. Or il faut accélérer et amplifier la transition écologique si nous voulons que notre ville soit à la hauteur des enjeux du 21e siècle. Donner une vraie place sécurisée au vélo est un moyen prioritaire, en protégeant et en facilitant les déplacements des cyclistes.

Pour réaliser le REV, il s’agit de véritablement transformer la culture du vélo dans notre région, mais aussi dans notre ville. Il est fondamental de concevoir un 

  • Réseau cyclable continu, bien visible, avec des itinéraires clairs et bien signalés (pistes ocres, panneaux de signalisation, …), aménagé de manière séparée du trafic. Les cyclistes doivent pouvoir se repérer facilement et se déplacer d’un point A à un point B de manière fluide. C’est d’autant plus important que toute la population n’a pas le même « capital géographique », c’est-à-dire que nous n’avons pas tous un plan clair de Liège et sa région en tête. Craindre de se retrouver sur une voie rapide, ne pas savoir par où aller, sont des freins particulièrement importants pour les cyclistes débutants. C’est également un frein pour les familles : prendre des risques, personne ne veut le faire son enfant dans le trafic. La continuité du réseau est donc primordiale.
  • Une politique cyclable adaptée à la mobilité des familles : pistes cyclables suffisamment larges pour les vélos en groupe et pour les vélos-cargos, déplacement sécurisé, stationnement adapté aux vélos enfant et vélos-cargos, accès à des casiers pour les courses, Liège ville 30 véritablement appliquée, etc. Vert Ardent met également la priorité pour bien connecter les écoles au REV, tant celles-ci sont un point noir de la mobilité liégeoise et tant la pollution de l’air aux abords des écoles est problématique aux heures d’arrivée et de départ. Il faut des pistes sécurisées dès que l’on sort de chez soi et jusqu’à ce qu’on arrive à bon port.
  • Rompons avec la culture liégeoise, accidentogène, des tracés inefficaces (les célèbres chevrons sur le côté) et de la cohabitation cyclo-piétonne, créatrice de conflits entre usagers. Il faut désormais oser des plans de circulation et des aménagements très visibles et bien distincts. Par exemple, inspirons-nous de ces rues dans lesquelles la piste cyclable est tracée au milieu de la voirie pour sécuriser le cycliste plutôt que de le mettre sur le côté, à deux doigts de la rigole.
  • Au niveau régional wallon, Ecolo s’engage à un investissement de 50 eur/hab/an pour atteindre l’objectif en 2030 de 1000 km de pistes cyclables sur l’ensemble du territoire. Cela signifie 800 millions sur la législature. Les 50 Millions du REV peuvent donc s’y inscrire. Notre programme communal est en cours de rédaction, mais il s’agit d’avoir une ambition aussi importante. L’augmentation des budgets wallons depuis 2019 a véritablement permis de développer d’importantes cyclostrades, la Vesdrienne ou la liaison Liège-Seraing. Il s’agit aussi de continuer à développer le réseau cylable à chaque chantier ambitieux. Les travaux liés aux Busway permettront d’avancer sur les corridors vélo au Sart Tilman ou à Ans-Chênée. Il faut continuer en ce sens.
  • Le développement d’une équipe communale d’urbanisme tactique dédiée au vélo. C’est aussi en renforçant les compétences de l’administration en mobilité cyclable que le réseau pourra prendre forme. Afin d’avancer rapidement sans de lourds travaux, nous nous inspirons des Pays-Bas qui ont beaucoup recouru à l’urbanisme tactique et à de petits aménagements temporaires pour implémenter leur réseau cyclable.
  • Une sécurité routière qui protège la qualité du réseau cyclable. Il est pénible et dangereux pour les cyclistes de devoir quitter une piste cyclable parce qu’elle est encombrée par du stationnement sauvage. Or à Liège, la verbalisation de ce type d’incivilités n’est pas prévue par le logiciel de la scan-car. Même constat pour les rues cyclables et les zones 30 : trop d’automobilistes ne respectent pas ces règles, alors qu’elles sont indispensables pour la sécurité des cyclistes. Il s’agit de prévenir, de mieux signaler les règles et de lutter contre l’impunité. Chacun.e doit pouvoir trouver sa place sur la rue.
  • La lutte contre le vol de vélo, avec un maillage d’arceaux et de parkings sécurisés aux abords du REV. Gros frein à l’utilisation, le vol est à combattre en permettant de sécuriser le stationnement de nos vélos. Nous proposons de créer plus de parkings sécurisés et d’ajouter des box vélos. Au niveau régional, nous plaidons pour supprimer la demande de permis d’urbanisme lié aux box-vélos, comme l’a fait la Région bruxelloise (en Wallonie, le ministre Borsus a malheureusement refusé sous cette législature). A Liège, nous dénonçons l’accès à 3 cartes riverains gratuites mais un abonnement de 75 euros/an à un box vélo. Celui-ci doit être rendu bien plus accessible. Nous proposons également de développer une politique de partenariat avec les opérateurs culturels pour inciter à aller au cinéma, au théâtre ou à un concert en vélo.
  • Organiser la concertation avec les riverains et les mouvements cyclistes et piétons, en amont des projets et avec un objectif clair et défini. Le cas de la rue Maghin où la Ville de Liège a changé trois fois d’avis sur le tracé de la piste cyclable (et a refait autant de travaux, et dépensé autant d’argent) est symptomatique d’un manque de volonté claire en politique cyclable et a frustré l’ensemble des personnes concernées.
  • Pour mettre en place le REV, reconfigurer la commission communale vélo. Afin de la rendre plus dynamique et plus collaborative, nous proposons que la présidence de la commission, actuellement dans les mains de l’Echevin de la mobilité, soit occupée par un représentant extérieur, acteur de la société civile légitime sur la politique cyclable. La commission Femmes et ville est présidée par une représentante de l’associatif féministe, et la Commission communale d’Aménagement du territoire et de la Mobilité par un expert universitaire sur ces questions. Cela permet de dynamiser la commission, actuellement surtout lieu d’information de l’Echevin vers les participants, pour en faire un vrai lieu de travail. 
  • Le retour du « Dimanche à pied, à cheval, à vélo » annuel. « Qu’on me donne l’envie d’avoir envie », disait Johnny Halliday. Nous pensons qu’un dimanche sans voiture annuel à Liège, aec de multiples animations dans l’espace public, serait une très bonne démonstration de la sérénité que la ville retrouve en l’absence de voitures, la possibilité de se déplacer facilement à pied et à vélo.

 

Illustration : Jodessineunpeu, pour REV-Liège

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