Monsieur le Bourgmestre,
Myriam, Teresa, Meryeme, Ann, Delphine, Madisson, K. O., Véronique, Marly, Sandra, Magali, Flavienne, Candice, Lamia, Lucia, Yohanne, Rosa, Julienne et Anita.
Ces prénoms sont ceux des victimes de féminicides pour cette année. Liège a connu deux drames de ce genre. Le jeune Luca a aussi été tué par son ex beau-père en défendant sa mère. Les violences patriarcales touchent les femmes mais aussi les enfants, il s’agit de violences intra-familiales. Ces violences prennent différentes formes : physique, sexuelle, verbale, économique ou encore administrative.
Ces victimes sont au nombre de 20 en Belgique pour l’année 2022, au moment où je vous parle. C’est une estimation des associations. Un projet de loi porté par la secrétaire d’État Sarah Schlitz permettra bientôt à la Belgique de reconnaître le féminicide, de collecter officiellement les statistiques à leur sujet, d’améliorer les droits et la protection des victimes, notamment en renforçant l’évaluation des risques et la lutte contre les violences qui précèdent les violences physiques de manière officielle.
Comme chaque année, nous avons décidé de vous interpeller sur le sujet. Nous aimerions ne plus devoir le faire, mais la triste réalité en décide autrement. L’année passée, nous vous avions demandé une commission spéciale sur les violences intra-familiales. Celle-ci a pu avoir lieu, nous vous en remercions. Les chiffres qui nous ont été communiqués sont effrayants.
Nous savons à quel point la lutte contre les violences patriarcales doit se mener à tous les niveaux de pouvoir et aussi avec le milieu associatif. L’action en réseau face aux violences est nécessaire. Nous avons besoin d’en parler, de rappeler que tous les regards sont braqués vers ceux qui les commettent et que nos mains sont tendues vers les victimes. Cela se joue dans l’espace public.
Face à l’ensemble de ces constats, voici nos questions :
- La Ville pourrait-elle inaugurer un lieu pour rappeler qu’elle se positionne du côté des femmes* victimes et qu’elle ne cautionne aucune violence patriarcale sur son territoire, tout en rendant un hommage aux victimes ?
- Pourrions-nous rendre annuelle la commission de police sur les violences intrafamiliales ?
- Quel est le budget dépensé, en 2022, par la Ville pour la lutte contre les violences intrafamiliales ?
Merci d’avance pour vos réponses,
Laura Goffart et Elena Chane-Alune pour le groupe Vert Ardent
Interpellation pour le conseil communal du 28 novembre 2022
