Ce lundi 20 octobre, la taxe sur les caisses automatiques proposée dès 2023 par Vert Ardent a été votée par le Conseil communal de Liège.

Cela signifie-t-il que Vert Ardent souhaite multiplier les taxes ? Non. La cheffe de groupe, Caroline Saal, rappelle : “Nous proposons d’ailleurs toujours de supprimer, ou à minima de moduler, la taxe urbaine non-ménage qui pèse injustement sur les petits commercants. Nous nous opposons également à toutes les taxes qui pèsent de plus en plus sur les familles à Liège, comme pour la délivrance de documents administratifs essentiels.” 

Mais, dans un contexte de grande difficulté financière, si des économies sont sans doute possibles dans certains secteurs, uniquement couper dans les dépenses, alors que l’on est déjà “à l’os” dans de nombreux services communaux, n’est pas la solution. Les premières victimes de cette politique d’austérité sont les personnes les plus modestes et vulnérables.

Il est dès lors important de rechercher également des sources de financement nouvelles. Parmi celles-ci, Vert Ardent propose de réfléchir à des “taxes vertueuses” qui ont pour objet de lutter contre certains fléaux (la présence d’immeubles inoccupés, ou l’invasion publicitaire), ou de favoriser des choix économiques positifs pour nos concitoyens. La taxe sur les caisses automatiques entre parfaitement dans cette dernière catégorie. 

Depuis l’annonce, les réactions sur le banc syndical (SETCA) et patronal (Comeos) sont contrastées, les uns saluant, les autres contestant la mesure. Selon Pierre Eyben qui a déposé cette proposition, “L’automatisation n’est pas une mauvaise chose par nature, s’il s’agit d’alléger puis de redistribuer un travail pénible, par exemple via une réduction collective du temps de travail.  Mais comme le constatent les syndicats sur le terrain, ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui. Le remplacement du travail humain par des caisses automatiques est motivé par un souhait de réaliser des économies et d’augmenter les profits. On fait travailler le client et on supprime un certain nombre d’emplois. La Ville est également perdante puisqu’elle perd les recettes fiscales provenant des revenus des travailleurs remplacés.” 

A travers une taxe sur les caisses automatiques, la Ville va pouvoir taxer (modestement) ces machines au même titre que le revenu du travail. Cela permettra de compenser (en partie) ses pertes de recette, et de capter une partie de la plus-value du secteur privé (en l’occurrence essentiellement de grandes entreprises transnationales) qu’elle pourra affecter à ses missions de service public. Sans doute, cela incitera-t-il également les entreprises à maintenir des emplois, emplois peu qualifiés dont nous avons grand besoin.

C’est également une mesure d’équité vis à vis des petits commerces ne disposant pas des mêmes moyens technologiques. Et de conclure, “Comeos défend les acteurs de la grande distribution, nous défendons un principe de justice fiscale, le commerce de proximité, et l’emploi.

 

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