S’attaquer aux causes de l’insécurité et de l’incivisme
Une police à l’image de la population et de ses enjeux
Une circulation partagée sereinement
Une ville sûre pour toutes et tous
Un budget communal sensible au genre
Liège sereine et sûre
S’attaquer aux causes de l’insécurité et de l’incivisme
La première insécurité est la précarité. La marginalisation de couches de plus en plus importantes de la population accroît le sentiment de relégation qui mène à un mépris de la vie en société allant de l’abandon de déchets dans l’espace public jusqu’à des sympathies pour les idéologies les plus antisociales comme le terrorisme ou la grande criminalité.
La lutte pour la sécurité d’existence et l’intégration de chaque citoyen·ne est donc le premier moyen d’assurer la sécurité de toutes et tous.
La commune est un lieu de rencontres et de convivialité. Chacun et chacune a le droit essentiel d’y vivre et de s’y déplacer en toute sécurité.
Le sentiment d’insécurité exprimé par une partie des citoyen·ne·s doit être pris en compte pour pouvoir diminuer au maximum les peurs qu’elle éprouve.
Rendre notre commune plus sûre passe par la réappropriation de l’espace public, la création d’un climat de convivialité et d’ouverture ainsi qu’une valorisation des règles de vie sociale et du respect mutuel.
Il ne faut donc pas limiter les questions de sécurité à la lutte contre le terrorisme ou la grande délinquance (domaines où la police locale a son rôle à jouer par sa connaissance du terrain). La police locale doit exercer prioritairement son rôle de police de proximité sans être détournée du terrain et de ses missions premières (moins de renforts à la police fédérale et volume raisonnable de tâches administratives). Sur le terrain, toutes les initiatives de rencontre et de collaboration entre les jeunes et la police locale seront encouragées afin d’établir la confiance (parfois ébranlée dans certaines zones).
En parallèle, nous avons besoin de réponses diverses sur le terrain. La sécurité et le sentiment de sécurité passent aussi par des réponses concrètes à des problèmes quotidiens qui se présentent dans les quartiers : sécurité routière pour les piétons et les cyclistes, prévention des vols, réalisation d’aménagements urbains créant une dynamique positive, lutte contre les incivilités (qui, isolées sont sans gravité, mais répétées, viennent déliter le climat social), etc.
Une commune sûre et propre est une commune qui ne nie pas les difficultés et développe une multitude d’actions afin de (re)créer un climat serein, propice aux rencontres et au bien-vivre ensemble.
Lutte contre les incivilités
Nous créerons des espaces d’expression pour les arts urbains ou des infrastructures sportives en menant des campagnes d’information et de sensibilisation.
Vert Ardent diversifiera et intensifiera les campagnes de sensibilisation par des actions citoyennes telles que la semaine de la propreté ou la distribution de sacs pour déjections canines par l’administration ou les comités de quartier.
Nous densifierons les infrastructures limitant les incivilités : poubelles, WC publics dans des lieux de passage qui permettent une surveillance,…
En ce qui concerne l’aspect répressif, nous augmenterons le nombre de fonctionnaires constatant et sanctionnant les délits. Nous faciliterons le contact entre la population et ces fonctionnaires (par exemple en proposant sur le site de la Commune un formulaire de contact) pour les incivilités qui nécessitent un suivi rapide des services communaux (comme les dépôts sauvages afin d’éviter un effet d’entraînement). Constater et poursuivre les incivilités récurrentes renforce et crédibilise les dynamiques de sensibilisation et de prévention. Face aux incivilités constatées, et quand c’est possible, nous développerons un mécanisme de sensibilisation et de réparation : des travaux d’intérêt général de nettoyage et formations sur la gestion et le tri des déchets plutôt que des amendes.
Vert Ardent encouragera la rédaction de chartes citoyennes (dynamiques de quartier) concernant les règles du vivre ensemble (problèmes de voisinage, incinération, etc.)
Une police de proximité
Pour que ce qu’on appelle une police de proximité devienne une réalité, il faut que les inspecteurs, les agents de quartier soient visibles et qu’ils développent une occupation qualitative du terrain, de leur « territoire de division », de leur quartier et développent un dialogue avec les habitants. Il ne suffit pas de dire qu’il faut plus de policiers encore faut-il qu’ils aient du temps pour aller à la rencontre de tous les citoyens, dans toutes les communautés, pour déterminer, avec eux, les priorités auxquelles s’atteler.
Plusieurs axes d’attention sont à retenir. Ainsi de la lutte contre les nuisances sonores, visuelles, environnementales est d’une des principales priorités. Cette tâche doit se résoudre au plus près des problèmes, dans les quartiers. L’inspecteur qui parraine le quartier doit être l’interlocuteur privilégié face aux problèmes récurrents et il doit pouvoir faire appel à un service de médiation afin de faciliter des décisions de compromis.
La sécurité de la circulation en général : mener une action pour une cohabitation harmonieuse des différents usagers de la voie publique. Il s’agit de faire respecter scrupuleusement les axes de circulation dévolus à la mobilité douce (piétonniers, RAVeL, axes cyclables) et de sensibiliser également les cyclistes aux usagers plus faibles qu’eux que sont les piétons. Nous veillerons à former les cyclistes au respect du code de la route comme tout autre usager d’un véhicule.
Nous développerons un système de parrainage où chaque inspecteur (agent supérieur) parraine un ensemble d’acteurs comme les écoles, les comités de quartier, les maisons de jeunes, les associations commerçantes, etc. Une à deux fois par an, l’inspecteur rencontre ces actrices et acteurs. Ces discussions permettent d’anticiper une partie des problèmes (vitesse excessive devant une école, bruit engendré par une salle de concert, problème de stupéfiants dans une école, délabrement d’un espace de vie dans un quartier…). Cet inspecteur devient l’interlocuteur privilégié et peut intervenir le plus rapidement possible lorsqu’un problème surgit, en prenant les mesures qui s’imposent : appel à des services de prévention, médiation dans un quartier, appel aux services de propreté de la ville, recommandation pour l’installation de nouveaux panneaux de signalisation… Le cas échéant, il peut intervenir et recommander des mesures répressives si la situation ne s’améliore pas.
Une police à l’image de la population et de ses enjeux
Même si le recrutement du personnel de la police dépend de la police fédérale, il est important de soutenir les initiatives de préformation et de préparation aux examens de sélection de la police en les faisant davantage connaître de manière à appuyer une police à l’image de la population, reflétant la mosaïque des communautés. D’autres initiatives peuvent notamment être prises.
Nous proposons de diversifier le type de soutien que les policiers reçoivent au quotidien, notamment en instaurant des pratiques de supervision par exemple : des groupes de parole entre pairs, menés par des travailleurs externes à la police et soumis au secret professionnel. Destinés aux policiers en contact avec des publics difficiles, ils visent à leur permettre de sortir de l’isolement, de prendre du recul, d’échanger des bonnes pratiques, de développer leurs compétences professionnelles et d’améliorer leurs conditions de travail.
Nous proposons la désignation de policiers de référence concernant le dialogue avec les communautés issues de l’immigration en ville (formés à la médiation avec les différentes communautés) et subséquemment avec les responsables des différents cultes. Conjointement, la ville sera attentive à effectuer une évaluation des connaissances linguistiques (langues parlées, langue des signes) de son personnel afin d’appuyer une formation continuée en phase avec les besoins en la matière sur l’agglomération.
Nous assurerons pour toutes et tous la même protection quelle que soit la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre en agissant sur la gestion du personnel et l’accueil réservé aux publics suivants :
- Les personnes issues de l’immigration
- Les femmes
- Les familles
- Les personnes qui se prostituent
Nous proposons de mettre en place autant que possible à l’échelle de la zone de Police de Liège, les recommandations émises par l’Observatoire des violences policières (ObsPol), à savoir :
- assurer une assistance médicale systématique aux personnes arrêtées ou violentées ;
- pouvoir identifier les policiers en toutes circonstances ;
- faire cesser l’intimidation à l’encontre des citoyen·ne·s qui récoltent des preuves d’abus policiers ;
- récolter des statistiques fiables et faire cesser les manipulations des chiffres concernant des plaintes contre les policiers ;
- imposer des sanctions dissuasives pour les policiers qui abusent de leurs pouvoirs.
Nous garantirons le droit de manifestation.
Nous voulons une police suffisamment armée pour pouvoir faire face à toutes les situations de violence à leur égard mais nous sommes opposés à l’usage du taser qui est une arme potentiellement létale. Nous préconisons également le renforcement de la formation de nos policiers à la négociation, et à l’approche non-violente des situations d’agressivité.
Nous développerons une culture policière de la désescalade, en formant la police liégeoise aux tactiques de diminution de la pression et de communication raisonnée. Ces techniques implantées dans de grandes villes européennes, sont efficaces dans la gestion des manifestations de grande ampleur (qu’elles soient politiques ou qu’il s’agisse de gérer e la sortie du stade du Standard) ou lors d’une altercation avec une personne sous l’emprise de l’alcool, de produits psychotropes ou en épisode délirant. Elles visent à améliorer la gestion de l’intervention (rapide et calme) pour les personnes comme les conditions de travail des policiers (diminution du stress et capacités d’action renforcées).
En dépit du manque d’infrastructures de qualité, l’usage du vélo par les Liégeois·es est en constante augmentation. Il convient donc d’accompagner cette évolution encourageante au niveau des services de police notamment autour de la question de la sécurisation des déplacements mais également de la sécurisation des vélos en stationnement (les vols et dégradations étant un motif important de mécontentement des cyclistes et un frein à la progression de ce mode de déplacement).
Nous mettrons en place, avec la police, une politique spécifique concernant les agressions subies par les cyclistes et leur mode de déplacement, à savoir ; la mise en danger de cyclistes par des usagers « forts » de la route et le stationnement sur les pistes cyclables.
Une circulation partagée sereinement
Nous prévoirons des aménagements des voiries et renforcerons la signalisation pour limiter la vitesse et améliorer la sécurité, en étoffant les zones 20 et 30 intelligentes et en plaçant des radars préventifs mobiles alternés avec des radars répressifs. Il n’est pas normal que des parents n’osent pas laisser leurs enfants aller seuls à l’école ou au magasin du coin par peur de la circulation.
Nous sécuriserons les traversées de chaussée pour les usagers de modes doux (passages pour piétons, RAVeL) via des aménagements attirant l’attention des automobilistes.
Nous stimulerons la mise en place des « bus piétons et/ou cyclistes collectifs » (pedibus et cyclobus) pour permettre aux enfants de se déplacer de manière encadrée par des volontaires lors de leurs trajets école-domicile.
Une ville sûre pour toutes et tous
La qualité et l’adéquation des aménagements urbains, des cheminements et de l’éclairage public améliorent également le sentiment de sécurité et dès lors le partage des espaces publics, y compris par les personnes les plus vulnérables. Les expériences de « marches exploratoires » avec des femmes de la commune pour mieux identifier accessibilité et éclairages nécessaires ont démontré tout leur intérêt pour faciliter les sorties des femmes en soirée.
Nous renforcerons et pérenniserons les lieux d’accueil interdisciplinaires, regroupant police, personnel médical, assistance psychologique et sociale, pour les victimes de violences sexuelles.
Nous tiendrons compte du sentiment de sécurité des femmes lors de l’aménagement d’un espace public.
Nous mettrons en place un numéro vert à appeler en cas de panne de lampadaires. En effet, l’absence d’éclairage renforce le sentiment d’insécurité : un interlocuteur fiable permet d’avertir et d’y remédier rapidement.
Un budget communal sensible au genre
Sans augmentation de dépenses, il conviendra d’analyser le budget ordinaire pour tenir compte des effets des politiques publiques sur les situations respectives des femmes et des hommes, de vérifier si la distribution des ressources financières renforce ou diminue les inégalités entre les sexes et de former des fonctionnaires à cette analyse .Cela aboutira par exemple à mettre des moyens pour rendre l’accessibilité de toutes et tous aux infrastructures sportives, toilettes publiques gratuites, espaces de jeux pour enfants…
Liège festive et responsable
Nous mettrons en place des navettes de nuit ou tout autre système de déplacement permettant d’éviter de prendre la voiture pour se rendre à des événements festifs (en cofinancement avec les établissements qui vivent de ce type de tourisme).
Nous mènerons une véritable politique de prévention par rapport à la consommation excessive d’alcool et d’autres substances lors d’événements se déroulant sur son territoire.
Nous conditionnerons la location des salles communales à l’obligation de rendre l’eau gratuite lors des événements qui s’y déroulent.
Nous mettrons à disposition des gobelets réutilisables pour les associations et les services communaux lors de tous les événements festifs ou soutiendrons le recours à des entreprises assurant la mise à disposition et le nettoyage de matériel réutilisable.
Nous inclurons des clauses dans les conventions relatives à la concession temporaire d’usage du domaine public pour l’organisation d’événements (marché de Noël, Epicuriales, Village Gaulois, fêtes du 15 août, Ardentes, …) afin de :
- garantir un accès gratuit à des toilettes pour les femmes et les hommes. Les toilettes sèches, plus respectueuses de l’environnement, seront privilégiées;
- assurer l’installation de poubelles de tri sélectif en suffisance ;
- diminuer le volume de déchets en limitant l’emploi de vaisselle jetable (à l’instar des gobelets).
- garantir de façon visible un accès à l’eau gratuite (information aux participants, système de fontaine convivial, …)
Nous ferons contrôler les niveaux de décibels des événements Liégeois afin d’éviter les lésions auditives et de permettre au jeune public d’être présent sans risque.