Monsieur le Bourgmestre,

Monsieur l’Echevin en charge des travaux publics,

De nombreux citoyens aimeraient que la fin de la crise sanitaire que nous connaissons soit l’occasion de rompre avec certaines logiques du « vieux monde », et notamment de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. Même tardif, le travail entamé pour une autre mobilité va en ce sens. J’aimerais au nom du groupe Vert Ardent vous faire une autre proposition.

On a parfois tendance à l’oublier mais pour nous défaire de notre dépendance au pétrole, nous ne pourrons nous contenter de supprimer son utilisation pour nous déplacer et nous chauffer. Nous devrons également nous attaquer à toute une série de produits dérivés.

Les voiries qui recouvrent une partie importante du territoire de la ville sont par exemple le plus souvent couvertes d’un enrobé d’une vingtaine de centimètres constitué notamment d’un résidu pétrolifère, le bitume. Ce bitume doit de surcroît être chauffé pour être déposé, ce qui nécessite beaucoup d’énergie. À titre indicatif, en Belgique, la consommation annuelle de bitume en construction routière est de l’ordre de 200.000 tonnes. Notre ville compte de nombreux kilomètres de voiries et est donc un contributeur non négligeable. C’est dès lors un problème qui mérite notre attention si nous souhaitons une ville plus verte.

Depuis une quinzaine d’années, des solutions alternatives ont été développées. Il s’agit d’utiliser un liant d’origine végétale (par exemple des émulsions à base de résineux comme le pin) à la place du bitume. Ceci permet donc d’exploiter des déchets végétaux plutôt que des granulats pétrolifères.

En outre, ce système fonctionne à froid, ce qui cumule plusieurs avantages : plus besoin de surchauffer, une machine en moins à amener et des économies d’énergie, et donc de gaz à effets de serre. Notons en outre que ce sont des matériaux recyclables et ne présentant aucun caractère écotoxique pour l’environnement. Enfin, ce liant végétal n’est pas pigmenté ce qui permet, en optant pour des granulats clairs, d’obtenir des revêtements plus clairs qui seront bien utiles pour faire baisser la température en ville à l’heure du réchauffement climatique.

Après les phases de développement et de test, ce « bitume vert » est désormais à maturité. Il présente des propriétés comparables à celles du bitume issu du pétrole, et de premières routes commencent à fleurir en France… mais également en Flandre. Toutefois, aucune grande ville n’a encore franchi le pas chez nous. Nous souhaiterions que notre ville soit pionnière en la matière.

Notre question au nom du groupe Vert Ardent est dès lors la suivante : Vos services accepteraient-ils d’étudier la possibilité de passer rapidement à cette solution nouvelle et, sauf objection majeure qui nous serait communiquée, d’y recourir systématiquement à l’avenir ? L’urgence de la transition est là.

Bien évidemment, ceci concerne les voiries qui nécessitent un tel revêtement, l’utilisation de pavés et/ou de revêtement perméable demeurant une solution préférable lorsque cela est possible.

En vous remerciant par avance pour la réponse que ne manquerez pas d’apporter à cette question,

Caroline SAAL et Pierre EYBEN pour Vert Ardent

Question écrite du 10 juin 2020

 

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