Considérant que Liège est une métropole dans un bassin industriel important ;
Considérant que l’enseignement technique et professionnel communal liégeois organise des filières essentielles pour préserver, développer et relocaliser l’emploi dans notre région ;
Considérant que l’enseignement qualifiant est une opportunité pour certains jeunes, en décrochage ou non, d’accéder à ces options et à un emploi de qualité ;
Considérant qu’il s’agit dès lors d’une filière importante dans un système scolaire belge dont les études montrent qu’il reproduit déjà trop les inégalités sociales ;
Considérant que le budget de la Fédération Wallonie Bruxelles voté le 11 décembre par le MR et les Engagés prévoit pourtant 15,6 millions d’économies dans le qualifiant ;
Considérant que le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles devra prochainement se prononcer sur l’ajustement du budget 2025 de la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
Considérant que les milliers d’enseignants et d’élèvesliégeois mobilisés depuis novembre expriment leur colère envers les mesures d’austérité imposées à l’enseignement par le gouvernement de la fédération Wallonie Bruxelles MR-Engagés et que leurs revendications ne sont pas rencontrées ;
Considérant la mobilisation importante des équipes éducatives des écoles secondaires de la Ville, avec les grèves de décembre dernier et celle du vendredi 16 mai ;
Considérant les témoignages des acteurs de terrain rassemblés par les partis de l’opposition le mercredi 16 avril au sein du Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles ;
Considérant que l’enseignement qualifiant concerne à Liège 7 écoles secondaires, soit plus de 2000 élèves ;
Considérant que, sans modification de la trajectoire actuelle, l’enseignement communal liégeois subira une fermeture progressive de nombreuses options ;
Considérant que les élèves majeurs ou en décrochage scolaire sont particulièrement visés par les mesures d’austérité ;
Considérant que les élèves porteurs d’un CESS souhaitant se spécialiser par une 7e année se voient privés de cette possibilité dans l’enseignement secondaire, sans qu’une alternative gratuite et accessible ne leur soit garantie;
Considérant que le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles redirige de nombreux élèves vers d’autres filières peu adaptées à leurs parcours, dont l’enseignement pour adultes ;
Considérant que l’enseignement pour adultes est soumis à une enveloppe fermée, ce qui impose des choix inacceptables : ouvrir de nouvelles options en en sacrifiant d’autres, ou refuser l’accès à une spécialisation souhaitée par l’élève ;
Considérant que les périodes dites « d’impulsion » dans l’enseignement pour adultes, présentées comme un soutien par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ne couvrent en réalité que 50 % des besoins en première année, laissant le pouvoir organisateur face à une couverture partielle et inadaptée aux réalités de terrain ;
Considérant que des élèves seront redirigés vers l’IFAPME alors que les dossiers pédagogiques ne font pas l’objet de concertation inter-réseaux, que les formations ne sont pas dispensées par du personnel disposant d’un titre pédagogique et que les certifications ne sont pas reconnues de manière large ;
Considérant que certaines filières de spécialisation (7TQ) n’ont pas systématiquement d’équivalent dans des organismes de formation ou d’enseignement pour adultes ;
Considérant que des études, notamment l’étude STAR, ont montré l’efficacité de la réduction de la taille-classe sur les résultats scolaires des enfants, particulièrement des enfants des classes populaires ;
Considérant que la fermeture d’options de la 4e à la 6e va forcer des élèves à subir un temps de trajet plus long ou à renoncer tout simplement à leur projet d’études ;
Considérant que des élèves actuellement en 4e année, bien qu’autorisés à terminer leur parcours, ne sont pas financés par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui impose à la Ville d’organiser une 5e année sans financement complet, déséquilibrant gravement les moyens alloués et mettant à mal les tailles de classes et les ressources humaines disponibles ;
Considérant que des filières d’excellence se retrouvent en péril ;
Considérant les pertes d’emploi que ces fermetures d’options vont engendrer pour l’enseignement qualifiant mais aussi l’effet domino qui s’en suivra et qui aura des conséquences sur tout notre enseignement communal ;
Considérant que de très nombreux travailleuses et travailleurs, enfants et jeunes de la Ville de Liège sont concernés par les enjeux de l’enseignement qualifiant ;
Considérant que les enfants et les équipes pédagogiques ont besoin de soutien et d’une communication claire à leur égard ;
Considérant que le pouvoir organisateur communal, pleinement mobilisé pour assurer la continuité et la qualité de l’enseignement qualifiant, déploie des efforts constants pour trouver des solutions concrètes en faveur des élèves et des équipes éducatives, malgré les réformes imposées sans concertation ni moyens et, à ce jour, sans base réglementaire ;
Le conseil communal, décide de :
- soutenir activement les revendications des travailleurs et des élèves, relayées par les organisations syndicales, pour garantir le maintien des filières qualifiantes dans l’enseignement communal liégeois ;
- demander au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme demandé par les travailleurs et les travailleuses, de retirer les dispositions relatives à la réforme de l’enseignement qualifiant contenues dans le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le décret-programme votés le 11 décembre ;
- demander au gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles d’accompagner ses réformes de moyens supplémentaires suffisants et d’immuniser l’Enseignement, de la maternelle aux études supérieures, de mesures d’économie ;
- veiller à doter l’enseignement communal de moyens budgétaires suffisants pour garantir des apprentissages de qualité.
Les conseillers communaux PTB et Vert Ardent
Motion amendée soumise en vue du conseil communal du 30 juin 2025
