Motion déposée par Céline Lambeau (cheffe de groupe VEGA), Sophie Lecron (cheffe de groupe PTB) et Elena Chane-Alune (conseillère communale Vert Ardent) lors du du Conseil communal de la Ville de Liège du 4 février 2019 et votée le 25 février 2019 par 35 voix sur 49 (VEGA, PS, PTB et Vert Ardent, contre MR, CDH et Defi qui se sont abstenus)

Le Conseil communal de la Ville de Liège,

Considérant que le gouvernement wallon envisage désormais ouvertement de confier l’exploitation de certaines parties du réseau TEC, et notamment le futur tram de Liège, au secteur privé,

Considérant que les infrastructures dédiées à la mobilité constituent des outils indispensables au développement de la collectivité, et que leur existence et leur accessibilité est à garantir pour tous, en toutes circonstances,

Considérant l’urgence climatique et sanitaire qui impose d’organiser la transition vers une mobilité non polluante accessible au plus grand nombre,

Considérant que les services de transport en commun constituent la colonne vertébrale d’une mobilité sociale et durable et qu’ils doivent être pensés et gérés dans l’intérêt des usagers, en ce compris ceux qui subissent une situation de précarité,

Considérant que le secteur privé a pour objectif premier la maximisation des profits alors que le secteur public a pour mission de servir l’intérêt général, et qu’un maintien du tram dans le giron public est la meilleure manière de garantir une exploitation de la ligne orientée par les besoins des citoyens,

Considérant que le futur tram liégeois est appelé à remplacer les lignes TEC 1 et 4, qui sont actuellement les plus fréquentées, et que la perte du revenu d’exploitation de ces lignes par l’opérateur public pourrait dès lors nuire à l’exploitation publique des autres lignes,

Considérant la nécessité pour le pouvoir public de pouvoir déterminer librement la tarification du service afin de garantir son accessibilité pour tous les citoyens,

Considérant le besoin de l’agglomération liégeoise de voir le réseau de tram se développer au-delà de la ligne 1 avec une garantie d’interopérabilité entre les différentes parties du réseau,

Considérant le bilan tendanciellement négatif des mouvements de libéralisation et de privatisation des services publics intervenus en Europe à partir des années ’80, qui ont engendré des stratégies managériales de réduction des coûts de production, une diminution des investissements dans la recherche et le développement, une réduction de qualité et de la fiabilité des services, une stagnation voire une augmentation des tarifs pour les consommateurs et une perception négative des opérateurs privés dans le chef des ménages,

Considérant les pratiques de retour à la gestion publique qui se multiplient dans plusieurs pays voisins les dernières années (re-nationalisation par le gouvernement britannique de certains services ferroviaires et d’une prison, déprivatisation de services municipaux à Grenoble, Briançon et Nice, création de nouvelles entreprises municipales de distribution d’énergie et d’eau à Barcelone) eu égard au désengagement de nombreux gestionnaires privés des services jugés non rentables,

Demande au gouvernement wallon de garantir le caractère public de l’exploitation du futur réseau de tram liégeois.

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