Considérant :

  • Depuis janvier 2024, l’obligation européenne pour les distributeurs belges d’analyser de nouvelles substances dans l’eau potable, notamment plusieurs métabolites de pesticides (Chlorothalonil ESA, Desphényl-Chloridazone, Metazachlore ESA, Metolachlore ESA, Flufenacet ESA, Déisopropyl Atrazine), suspectés d’effets nocifs sur la santé humaine, en particulier des effets de perturbation endocrinienne, même à très faible dose, et un risque d’« effet cocktail » sur les populations les plus vulnérables (enfants, femmes enceintes).
  • Considérant l’enquête approfondie menée par la RTBF sur la qualité de l’eau du robinet distribuée en Wallonie, révélant qu’au moins 179 zones de distribution sur 648 ne seraient pas conformes aux normes sanitaires plus strictes appliquées en France et au Danemark, soit plus de 27% des zones concernées, représentant potentiellement plusieurs centaines de milliers de citoyennes et citoyens wallons.
  • Considérant que sur les 33 analyses réalisées pour la zone de Liège, 14 sont non conformes aux limites de qualité française et danoise de 100 ng/L, soit 42% des prélèvements. Sur l’ensemble de la Wallonie, 27% des zones sont concernées.
  • Considérant la motion relative à la lutte contre les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l’environnement et en particulier dans l’eau de distribution adoptée à l’unanimité des suffrages par le Conseil communal de Liège le 24 avril 2023 ; 
  • Constatant un paradoxe sanitaire : l’eau est conforme aux normes belges actuelles mais ne le serait pas dans d’autres pays européens, alors que la toxicité des substances ne varie pas selon la nationalité du consommateur.
  • Considérant l’appel de scientifiques et de médecins à plus de rigueur, de transparence et de clarté dans l’évaluation et la communication sur les risques sanitaires liés aux résidus de pesticides et aux polluants éternels (PFAS) présents dans l’eau potable wallonne.
  • Considérant la nécessité de garantir l’accès à une information claire, transparente et actualisée pour tous les citoyens, ainsi que de renforcer la protection sanitaire, en particulier pour les publics les plus à risque.
  • Considérant que la CILE est attentive à cette problématique mais ne pourra agir seule

Le Conseil communal, réuni en séance publique ce XXXX, demande au Ministre wallon de l’Environnement :

  • De renforcer la transparence et la communication à destination des citoyennes et des citoyens sur la qualité réelle de l’eau distribuée, notamment en publiant de façon accessible et régulière les résultats des analyses, y compris pour les substances nouvellement surveillées et en explicitant les différences de normes et leurs implications sanitaires.
  • En vertu du principe de précaution, en concertation avec le fédéral, d’engager une révision ambitieuse des normes wallonnes en matière de qualité de l’eau potable, en s’inspirant des standards sanitaires les plus protecteurs appliqués en Europe et en intégrant le principe de précaution pour les substances suspectées d’effets à long terme, comme les métabolites de pesticides et les PFAS.
  • De mettre en place, en lien avec le niveau fédéral, un plan d’action régional pour réduire la présence de polluants éternels et de résidus de pesticides dans l’eau, incluant des mesures de prévention à la source, prioritairement l’interdiction des pesticides sur les zones de captage, des mesures de soutien à la transition agricole et d’amélioration des traitements de l’eau.
  • De garantir que toute zone de distribution connaissant un dépassement des seuils de qualité, même non contraignants, fasse l’objet d’une information immédiate des habitants et d’un accompagnement sanitaire adapté.
  • D’accélérer la transition vers une gestion de l’eau potable qui place la santé publique et la transparence au cœur des priorités, dans l’intérêt des générations présentes et futures.
  • De mettre tous les moyens en œuvre au niveau européen afin que ces substances nocives ne soient plus mises sur le marché.
  • De mettre en place un fonds d’indemnisation des victimes potentielles sur base du principe pollueurs – payeurs

Le Conseil communal mandate le Collège pour transmettre cette motion au Ministre wallon de l’Environnement, au Gouvernement wallon, à l’Union des Villes et Communes de Wallonie, aux communes concernées et aux Présidents des partis politiques représentés au Parlement de Wallonie.

Caroline Saal et Pierre Eyben pour le groupe Vert Ardent

Motion soumise en vue du conseil communal du 30 juin 2025

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